PAPEETE, le 8 avril 2014 – André Brillouet, policier à la retraite et vidéaste indépendant, n’en peut plus de se battre contre sa banque. Deux de ses chèques ont été dérobés et utilisés par un voleur pour régler ses courses dans un supermarché de Mahina. La signature est totalement fantaisiste, mais le magasin et la banque n’y voient que du feu. Aujourd’hui il doit se battre pour récupérer son argent.
Tout commence en novembre 2013, quand sa femme remarque en consultant ses relevés de compte qu’un chèque a été prélevé pour un montant qu’elle ne reconnait pas. En vérifiant elle découvre que les deux derniers chèques de son chéquier manquent. Le couple demande une copie du chèque concerné à sa banque, l’OPT, et constate que la signature apposée sur la feuille n’a même pas un vague rapport avec la signature originale de Danièle. Ce n’est qu’un grossier « Dany » griffonné sans talent. Clairement, la banque avait encaissé le chèque sans vérifier que la signature était authentique. Le supermarché de Mahina qui a accepté ces chèques sans vérifier les papiers de leurs clients ou même la signature apposée n'en sort pas grandi non plus.
« Le temps qu’on se retourne, un deuxième chèque de 23 527 Fcfp est débité au même magasin. J’en conclus alors que ces chèques ont été volés. » Le 26 novembre André porte plainte à la gendarmerie de Faa’a et transmet le récépissé à sa banque. Il croyait que le cas étant clair, le préjudice bien établi et l’erreur de la banque évidente, cette affaire se réglerait rapidement. En fait, c’était le début d’un dialogue de sourds qui se poursuit encore aujourd’hui.
Tout commence en novembre 2013, quand sa femme remarque en consultant ses relevés de compte qu’un chèque a été prélevé pour un montant qu’elle ne reconnait pas. En vérifiant elle découvre que les deux derniers chèques de son chéquier manquent. Le couple demande une copie du chèque concerné à sa banque, l’OPT, et constate que la signature apposée sur la feuille n’a même pas un vague rapport avec la signature originale de Danièle. Ce n’est qu’un grossier « Dany » griffonné sans talent. Clairement, la banque avait encaissé le chèque sans vérifier que la signature était authentique. Le supermarché de Mahina qui a accepté ces chèques sans vérifier les papiers de leurs clients ou même la signature apposée n'en sort pas grandi non plus.
« Le temps qu’on se retourne, un deuxième chèque de 23 527 Fcfp est débité au même magasin. J’en conclus alors que ces chèques ont été volés. » Le 26 novembre André porte plainte à la gendarmerie de Faa’a et transmet le récépissé à sa banque. Il croyait que le cas étant clair, le préjudice bien établi et l’erreur de la banque évidente, cette affaire se réglerait rapidement. En fait, c’était le début d’un dialogue de sourds qui se poursuit encore aujourd’hui.
Quatre mois après, toujours rien
La directrice déléguée des services financiers de l’OPT envoie d’abord un courrier à l’ancien policier de patienter le temps de la procédure. Le service financier de l’entreprise lui demande ensuite le contenu intégral de la plainte. Un courrier au procureur pour lui expliquer, une visite à la gendarmerie, nous sommes rendus au 19 janvier quand André transmet finalement le document à l’OPT. « A chaque fois que je les ai eu au téléphone j’ai eu la garantie orale que ces chèques allaient m’être remboursés. Mais pour l’instant, toujours rien » se désespère l'usager désabusé.
Voyant que son dossier n’avance pas, en février André Brillouet tente une expérience : il met volontairement son compte dans le rouge, de 9 000 Fcfp (ce qui est dans les limites de son découvert autorisé). « Les gens chargés de surveiller mon compte m’ont immédiatement facturé les agios. J’aurais bien aimé bénéficier de la même rapidité lorsque mes deux chèques volés ont été présentés à la Poste. »
Rendus début mars, la situation en était restée là. De plus en plus inquiet, André envoie un courrier au directeur de l’OPT, Benjamin Teihotu. Sans réponses. « Le minimum est tout de même de répondre à ses clients quand ils vous envoient une lettre ! » Aujourd’hui la victime n’en peut plus d’attendre. Une seule chose est certaine : « quand ce sera terminé, je vais changer de banque. On est traité avec mépris, ça n’avance pas. Quatre mois pour prendre une décision c’est long... »
Voyant que son dossier n’avance pas, en février André Brillouet tente une expérience : il met volontairement son compte dans le rouge, de 9 000 Fcfp (ce qui est dans les limites de son découvert autorisé). « Les gens chargés de surveiller mon compte m’ont immédiatement facturé les agios. J’aurais bien aimé bénéficier de la même rapidité lorsque mes deux chèques volés ont été présentés à la Poste. »
Rendus début mars, la situation en était restée là. De plus en plus inquiet, André envoie un courrier au directeur de l’OPT, Benjamin Teihotu. Sans réponses. « Le minimum est tout de même de répondre à ses clients quand ils vous envoient une lettre ! » Aujourd’hui la victime n’en peut plus d’attendre. Une seule chose est certaine : « quand ce sera terminé, je vais changer de banque. On est traité avec mépris, ça n’avance pas. Quatre mois pour prendre une décision c’est long... »
L’OPT assure respecter strictement la procédure
Un porte-parole de l’OPT a assuré que la banque CCP « applique strictement les règles qui régissent l’activité bancaire. Tous les chèques sont vérifiés à la main, mais il peut arriver qu’une fausse signature passe parce que le chèque bave un peu. » Sur le cas particulier qui préoccupe notre victime, ce responsable explique que « ce dossier on le connait bien, les services financiers le suivent. Le souci c’est le long moment entre la première fraude et le dépôt de la plainte. De plus les circonstances de la perte des chèques ne sont pas très claires sur la plainte. Ces zones d’ombres nous ont conduits à demander l’avis d’un avocat conseil pour savoir comment nous devons agir vis-à-vis de la jurisprudence. Nous devons écarter la possibilité d’une fraude, ça rajoute un délai. » Il assure que le temps normal de règlement d’une plainte est de un ou deux mois quand il n’y a aucun doute. Mais l’OPT promet que André Brillouet devrait voir son cas réglé « dans une ou deux semaines. »
« L’OPT est un peu dure d’oreille »
Makalio Folituu, président de l’Association des Consommateurs Polynésiens Te Tia Ara et représentant au CESC, est un habitué des conflits entre les clients et leurs banques. Il a quelques conseils à offrir :
« Un consommateur en conflit avec sa banque a souvent intérêt à contacter la Commission de Conciliation, en se rendant aux Affaires Economiques. Elle contactera les deux parties pour essayer d’arranger les choses. Dans votre cas tel que je le comprends, la banque refuse peut-être de rembourser pour ne pas reconnaitre ses torts. Elle espère sans doute que la police trouve les voleurs, mais en attendant la banque a une responsabilité. Pour la victime qui veut éviter le contentieux et les frais associés, il peut tenter d’aller voir son conseiller et de le menacer de porter plainte contre la banque afin de le pousser à rembourser. La victime est en position de force, qu’elle en profite. Dans les cas comme ça, la banque a tout faux et si on lui met la pression elle va payer. L’OPT en particulier est souvent un peu dure d’oreille. »
« Un consommateur en conflit avec sa banque a souvent intérêt à contacter la Commission de Conciliation, en se rendant aux Affaires Economiques. Elle contactera les deux parties pour essayer d’arranger les choses. Dans votre cas tel que je le comprends, la banque refuse peut-être de rembourser pour ne pas reconnaitre ses torts. Elle espère sans doute que la police trouve les voleurs, mais en attendant la banque a une responsabilité. Pour la victime qui veut éviter le contentieux et les frais associés, il peut tenter d’aller voir son conseiller et de le menacer de porter plainte contre la banque afin de le pousser à rembourser. La victime est en position de force, qu’elle en profite. Dans les cas comme ça, la banque a tout faux et si on lui met la pression elle va payer. L’OPT en particulier est souvent un peu dure d’oreille. »
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