CANBERRA, lundi 31 mars 2014 (Flash d’Océanie) – Au lendemain de l’annonce par le gouvernement des îles Fidji de la date des législatives censées marquer le retour de cet archipel à la démocratie, les deux grands voisins, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont annoncé simultanément ce week-end la levée des sanctions imposées au lendemain du putsch de décembre 2006.
En faisant cette annonce, Julie Bishop, ministre australienne des affaires étrangères, a mis notamment l’accent sur la volonté de Canberra de reconnaître les progrès réalisés ces derniers mois en matière de retour à la démocratie, mais aussi de normaliser des relations jusqu’ici tendues entre les deux pays et notamment marquées par l’expulsion d’ambassadeurs pour « ingérence » dans les affaires internes du pays.
Ces sanctions, depuis 2007, concernaient principalement des interdictions de visas pour les personnalités au sein du régime de M. Bainimarama, ainsi que leurs proches.
Mme Bishop avait donné les premiers signes d’un réchauffement de la part de l’Australie vis-à-vis de Fidji en se rendant en visite officielle à Suva mi-février 2014, où elle avait rencontré l’homme fort local.
Il s’agissait d’une première depuis l’instauration d’un gouvernement issu du putsch de 2006 et depuis dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama (depuis promu au rang de vice-amiral en retraite, après qu’il ait annoncé la fon de sa carrière militaire pour se consacrer pleinement à la politique).
Du côté de la Nouvelle-Zélande, l’annonce a été faite par le ministre des affaires étrangères, Murray McCully, en des termes similaires.
Réagissant lundi à ces annonces lundi par voie de communiqué, le gouvernement fidjien s’est déclaré « satisfait » de cette levée des sanctions australiennes et néo-zélandaises, tout en rappelant qu’à son sens, ce genre de mesures était « malavisé » et n’avaient eu pour résultat que de « décourager des individus talentueux et qualifiés de servir le peuple fidjien ».
« Nous avons toujours maintenu que nos trois gouvernements peuvent travailler ensemble, à condition que ce soit sur la base d’un respect mutuel de leur souveraineté nationale et sur un pied d’égalité », poursuit le communiqué fidjien.
Vendredi 28 mars 2014, le gouvernement fidjien annonçait une date pour la tenue des élections censées marquer le retour de cet archipel dans le giron de la démocratie, après le putsch du 5 décembre 2006.
Cette date, fixée au mercredi 17 septembre 2014, a été entérinée par le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau.
Simultanément, Aiyaz Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections et par ailleurs Attorney General, a lui aussi fait une annonce vendredi, concernant la nomination du Superviseur des élections en la personne de M. Mohammed Saneem, qui dirigeait jusqu’ici le cabinet du ministère de la justice.
Sur fond de récent réchauffement des relations entre Fidji et l’Australie, concrétisé par la récente visite à Suva de la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, ce superviseur devrait être épaulé par un expert australien, Michael Clancy, ainsi qu’un autre expert qui devrait être affecté au bureau fidjien des élections.
Le gouvernement fidjien avait dans un premier temps promis un retour à la démocratie courant 2009.
Mais en avril 2009, le régime post-putsch durcissait ses positions et annonçait peu après un nouveau calendrier avec en ligne de mire un scrutin de retour à la démocratie pour le dernier trimestre 2014, après l’élaboration d’une nouvelle Constitution et une réforme du système électoral.
« Les progrès réalisés par Fidji en vue de la tenue d’élections libres et justes méritent une reconnaissance de la part de la région Pacifique et de la communauté internationale. Il y a désormais plus de 500.000 personnes enregistrées sur les listes électorales pour voter lors de ces élections de septembre, des commissaires électoraux ont été nommés, et, chose importante, le Contre-amiral Bainimarama s’est retiré en tant que chef des armées (…) La semaine dernière, le décret relatif aux élections a été publié, le Superviseur des Élections nommé et le 17 septembre 2014 a été annoncé comme date des élections », souligne M. McCully.
Depuis 2013, le gouvernement de Suva a lancé un processus de mise à jour des listes électorales, au cours duquel les citoyens (y compris ceux résidant à l’étranger, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Royaume-Uni) se sont manifestés.
Au cours d’un processus qui s’est poursuivi ces derniers mois, et qui a notamment vu l’inscription de quelque 540.000 citoyens sur les listes électorales, l’exécutif fidjien a rappelé à plusieurs reprises qu’il entendait ne pas reproduire les « irrégularités » des dernières élections connues, qui ont eu lieu en mai 2006, moins de sept mois avant le coup d’État mené par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Le mouvement d’inscription sur les listes électorales, achevé sur le territoire national, se poursuit néanmoins auprès des citoyens fidjiens résidant à l’étranger, principalement en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
À cet effet, après une première mission en Nouvelle-Zélande (en octobre 2013), des équipes gouvernementales se sont déjà rendues en Nouvelle-Zélande, puis en Australie au cours de la seconde quinzaine de février 2014.
Cette mission sera suivie d’autres, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Bruxelles satisfaite
Ce week-end, à la suite des annonces de vendredi dernier concernant les élections fidjiennes, une autre réaction est venue de la part de Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, qui a en substance elle aussi salué ces évolutions en les qualifiant d’étapes marquantes dans le processus de retour de Fidji à la démocratie.
Elle a néanmoins rappelé l’importance d’un traitement égal de tous les candidats et partis politiques, ainsi que d’une couverture médiatique « équilibrée et libre », sans oublier le rôle que pourraient jouer des observateurs afin de donner à ce scrutin et à son issue une légitimité.
En faisant ses annonces, vendredi 28 mars 2014, le gouvernement fidjien a aussi invité les États et organisations partenaires de développement de Fidji à faire connaître leurs propositions en vue d’envoyer des missions d’observateurs lors de la tenue de ce scrutin, dont la durée sera limitée à une journée, grâce notamment à l’utilisation de procédés électroniques.
Lors de récents entretiens au sommet mardi 25 mars 2014 à La Haye, le Premier ministre néo-zélandais John Key, José Manuel Barroso et Herman van Rompuy, pour la Présidence européenne, ont consacré une partie de leurs entretiens aux sujets de coopération régionale dans le Pacifique.
L’UE et la Nouvelle-Zélande ont ainsi conjointement salué « la récente visite fructueuse à Fidji du groupe de contact ministériel du Forum des Îles du Pacifique (FIP) » et « pris note des progrès significatifs » réalisés dans cet archipel en matière de retour progressif à la démocratie.
« Nous avons résolu de continuer à œuvrer ensemble pour soutenir le cheminement de Fidji vers les élections. Nous reconnaissons que la présence d’observateurs internationaux sera un facteur important pour faire en sorte que le peuple de Fidji et ses partenaires internationaux n’aient aucun doute sur la légitimité du résultat de ces élections », ont ajouté les trois responsables.
Bainimarama lance son parti…. Depuis un autobus
Entre-temps, ce week-end aussi, Franck Bainimarama, désormais en campagne électorale, a dévoilé un pan de renseignements concernant son prochain parti, qu’il entend créer de toute pièce pour la porter au pouvoir.
Se déplaçant à bord d’un autobus reconverti en quartier général de campagne et frappé des nouvelles couleurs de son parti, c’est d’abord le nom de cette formation qui a été annoncé, à l’occasion d’une sortie dans un parc public de la capitale : « Fiji First » (Fiji d’abord).
M. Bainimarama a aussi rappelé à cette occasion ce qu’il considérait comme étant les réalisations majeures des huit dernières années qu’il a passées au pouvoir, à commencer par un mouvement visant à supprimer les discriminations communautaires et raciales instituées par les précédentes dispositions institutionnelles et constitutionnelles.
Il a développé sa conception d’un « Fiji nouveau », un archipel qui, a-t-il insisté, ne devrait plus connaître de discriminations, que ce soit sur la base de « la race, de la religion, du statut social, du genre ou de la couleur de peau ».
M. Bainimarama, qui évoque toujours une « révolution » entamée par son putsch, s’est une nouvelle fois déclaré confiant, dimanche, de récolter les cinq mille signatures nécessaires à l’inscription en bonne et due forme de son parti et de sa candidature.
Entre-temps, l’une des autres formations politiques en lice, le National Federation Party (NFP), s’est donné un nouveau dirigeant en fin de semaine dernière en la personne de l’universitaire et Professeur Biman Prasad, élu lors de l’assemblée générale du NFP et en présence de quelque six cents sympathisants.
L’économiste Prasad a immédiatement mis au défi M. Bainimarama de l’affronter lors d’un débat public qui serait principalement axé sur les difficultés économiques de l’archipel.
Il y a quelques jours, une autre formation majeure, émanation du parti SDL au pouvoir au moment du putsch de 2006, sous l’égide de l’ex-Premier ministre Laisenia Qarase, s’est lui aussi choisi un nouveau dirigeant en la personne de Ro Teimumu Kepa, cheffe coutumière et critique ouverte de M. Bainimarama.
Aux fins de se conformer aux nouvelles dispositions régissant les partis politiques à Fidji, le SDL est devenu SODELPA, pour Social Democratic Liberal Party, qui a lui aussi tenu son assemblée générale à Suva vendredi 28 mars 2014.
« Notre mission est claire : nous devons urgemment rétablir la confiance perdue et remettre Fidji sur le chemin de la croissance et de l’emploi à long terme », a notamment déclaré la dirigeante.
Élections fidjiennes : la sécurité en préparation
Depuis début 2014, les autorités fidjiennes préparent le dispositif encadrant les élections législatives.
Le jour des élections sera déclaré férié et chômé.
Joketani Cokanasiga, ministre fidjien de la défense, annonçait en début d’année que les lignes directrices d’un plan stratégique de sécurité pour ce scrutin s’articulaient autour des thèmes de la « stabilité », et du « contrôle » de l’environnement sécuritaire, en collaboration avec toutes les forces de sécurité du pays, y compris la police nationale.
« Pour conduire ces élections nationales avec succès, et ainsi faire la transition vers une démocratie parlementaire, il est essentiel de maintenir la stabilité interne », a-t-il insisté.
Ce plan de sécurité comprend aussi la répartition et le déploiement des agents de police et soldats déployés le jour du scrutin à travers le pays.
Selon l’Attorney-General Aiyaz Sayed-Khaiyum, considéré comme le numéro deux du gouvernement Bainimarama, l’enveloppe budgétisée pour mener à bien ces élections serait de l’ordre de près de dix millions de dollars US, avec un apport significatif de la part d’un pays voisin : la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
D’autres pays, comme l’Inde ou Israël, ont été cités.
Le 9 janvier 2014, M. Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections, a annoncé la composition d’une commission électorale composée de sept membres et chargée de superviser la préparation et le déroulement des législatives annoncées pour septembre 2014, près de huit ans après le putsch qui a amené au pouvoir le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Cette commission sera présidée par un ancien Président du Barreau fidjien, l’avocat Chen Bunn Young.
Les autres membres annoncés sont un universitaire, le Professeur Vijay Naidu (de l’Université du Pacifique Sud), un responsable du secteur touristique, James Sowane, la directrice associée de la branche locale de la société internationale d’audit PricewaterhouseCoopers, Jenny Seeto, un réalisateur de films et documentaires, Larry Thomas (jusqu’à récemment employé par le centre régional des médias du Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique), un religieux, le Révérend Père David Arms, ainsi que d’une spécialiste de l’enseignement et des questions éducatives, Mme Alisi Daurewa.
Selon M. Sayed-Khaiyum, la nouvelle commission électorale devrait tenir sa première réunion dans les jours à venir.
Parmi les missions de cette commission figure en bonne place un devoir de contrôle du bon déroulement du scrutin, selon des normes « justes » et « libres ».
Autres compétences : sensibiliser la population avant les élections et s’assurer du bon déroulement des inscriptions sur les listes électorales.
Cette commission devrait être ensuite appuyée par une seconde vague de recrutements, pour un total annoncé de près de 400 employés chargés de veiller au bon déroulement du scrutin.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit de s’attacher les services de 14.000 personnels temporaires, le jour du scrutin.
« Toutes ces personnalités sont crédibles, apolitiques et ensemble, elles apporteront intégrité aux travaux de la Commission (…) Je veux les remercier d’avoir accepté de jouer ce rôle au sein de la Commission, qui est une composante vitale du plan du gouvernement Bainimarama en vue de la tenue d’élections libres et justes et selon les plus hautes normes internationales », a-t-il alors commenté.
pad
Documents ressources (en Anglais) (également disponibles dans notre section Press Release)
http://newspad-pacific.info/index.php?todo=main&type_news=10
• Le décret relatif aux élections tel que publié au journal officiel (édition spéciale) du vendredi 28 mars 2014
http://www.fiji.gov.fj/getattachment/f0836bd6-f244-4a96-9346-08f0f5d29121/Decree-No-11---Electoral-Decree-2014.aspx
• L’amendement au décret relatif aux partis politiques tel que publié au journal officiel (édition spéciale) du vendredi 28 mars 2014
http://www.fiji.gov.fj/getattachment/64d51072-1296-4a1b-9800-23d4131c8bef/Decree-No-10---Political-Parties-Registration,-Con.aspx
En faisant cette annonce, Julie Bishop, ministre australienne des affaires étrangères, a mis notamment l’accent sur la volonté de Canberra de reconnaître les progrès réalisés ces derniers mois en matière de retour à la démocratie, mais aussi de normaliser des relations jusqu’ici tendues entre les deux pays et notamment marquées par l’expulsion d’ambassadeurs pour « ingérence » dans les affaires internes du pays.
Ces sanctions, depuis 2007, concernaient principalement des interdictions de visas pour les personnalités au sein du régime de M. Bainimarama, ainsi que leurs proches.
Mme Bishop avait donné les premiers signes d’un réchauffement de la part de l’Australie vis-à-vis de Fidji en se rendant en visite officielle à Suva mi-février 2014, où elle avait rencontré l’homme fort local.
Il s’agissait d’une première depuis l’instauration d’un gouvernement issu du putsch de 2006 et depuis dirigé par le Contre-amiral Franck Bainimarama (depuis promu au rang de vice-amiral en retraite, après qu’il ait annoncé la fon de sa carrière militaire pour se consacrer pleinement à la politique).
Du côté de la Nouvelle-Zélande, l’annonce a été faite par le ministre des affaires étrangères, Murray McCully, en des termes similaires.
Réagissant lundi à ces annonces lundi par voie de communiqué, le gouvernement fidjien s’est déclaré « satisfait » de cette levée des sanctions australiennes et néo-zélandaises, tout en rappelant qu’à son sens, ce genre de mesures était « malavisé » et n’avaient eu pour résultat que de « décourager des individus talentueux et qualifiés de servir le peuple fidjien ».
« Nous avons toujours maintenu que nos trois gouvernements peuvent travailler ensemble, à condition que ce soit sur la base d’un respect mutuel de leur souveraineté nationale et sur un pied d’égalité », poursuit le communiqué fidjien.
Vendredi 28 mars 2014, le gouvernement fidjien annonçait une date pour la tenue des élections censées marquer le retour de cet archipel dans le giron de la démocratie, après le putsch du 5 décembre 2006.
Cette date, fixée au mercredi 17 septembre 2014, a été entérinée par le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau.
Simultanément, Aiyaz Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections et par ailleurs Attorney General, a lui aussi fait une annonce vendredi, concernant la nomination du Superviseur des élections en la personne de M. Mohammed Saneem, qui dirigeait jusqu’ici le cabinet du ministère de la justice.
Sur fond de récent réchauffement des relations entre Fidji et l’Australie, concrétisé par la récente visite à Suva de la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, ce superviseur devrait être épaulé par un expert australien, Michael Clancy, ainsi qu’un autre expert qui devrait être affecté au bureau fidjien des élections.
Le gouvernement fidjien avait dans un premier temps promis un retour à la démocratie courant 2009.
Mais en avril 2009, le régime post-putsch durcissait ses positions et annonçait peu après un nouveau calendrier avec en ligne de mire un scrutin de retour à la démocratie pour le dernier trimestre 2014, après l’élaboration d’une nouvelle Constitution et une réforme du système électoral.
« Les progrès réalisés par Fidji en vue de la tenue d’élections libres et justes méritent une reconnaissance de la part de la région Pacifique et de la communauté internationale. Il y a désormais plus de 500.000 personnes enregistrées sur les listes électorales pour voter lors de ces élections de septembre, des commissaires électoraux ont été nommés, et, chose importante, le Contre-amiral Bainimarama s’est retiré en tant que chef des armées (…) La semaine dernière, le décret relatif aux élections a été publié, le Superviseur des Élections nommé et le 17 septembre 2014 a été annoncé comme date des élections », souligne M. McCully.
Depuis 2013, le gouvernement de Suva a lancé un processus de mise à jour des listes électorales, au cours duquel les citoyens (y compris ceux résidant à l’étranger, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Royaume-Uni) se sont manifestés.
Au cours d’un processus qui s’est poursuivi ces derniers mois, et qui a notamment vu l’inscription de quelque 540.000 citoyens sur les listes électorales, l’exécutif fidjien a rappelé à plusieurs reprises qu’il entendait ne pas reproduire les « irrégularités » des dernières élections connues, qui ont eu lieu en mai 2006, moins de sept mois avant le coup d’État mené par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Le mouvement d’inscription sur les listes électorales, achevé sur le territoire national, se poursuit néanmoins auprès des citoyens fidjiens résidant à l’étranger, principalement en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
À cet effet, après une première mission en Nouvelle-Zélande (en octobre 2013), des équipes gouvernementales se sont déjà rendues en Nouvelle-Zélande, puis en Australie au cours de la seconde quinzaine de février 2014.
Cette mission sera suivie d’autres, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Bruxelles satisfaite
Ce week-end, à la suite des annonces de vendredi dernier concernant les élections fidjiennes, une autre réaction est venue de la part de Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, qui a en substance elle aussi salué ces évolutions en les qualifiant d’étapes marquantes dans le processus de retour de Fidji à la démocratie.
Elle a néanmoins rappelé l’importance d’un traitement égal de tous les candidats et partis politiques, ainsi que d’une couverture médiatique « équilibrée et libre », sans oublier le rôle que pourraient jouer des observateurs afin de donner à ce scrutin et à son issue une légitimité.
En faisant ses annonces, vendredi 28 mars 2014, le gouvernement fidjien a aussi invité les États et organisations partenaires de développement de Fidji à faire connaître leurs propositions en vue d’envoyer des missions d’observateurs lors de la tenue de ce scrutin, dont la durée sera limitée à une journée, grâce notamment à l’utilisation de procédés électroniques.
Lors de récents entretiens au sommet mardi 25 mars 2014 à La Haye, le Premier ministre néo-zélandais John Key, José Manuel Barroso et Herman van Rompuy, pour la Présidence européenne, ont consacré une partie de leurs entretiens aux sujets de coopération régionale dans le Pacifique.
L’UE et la Nouvelle-Zélande ont ainsi conjointement salué « la récente visite fructueuse à Fidji du groupe de contact ministériel du Forum des Îles du Pacifique (FIP) » et « pris note des progrès significatifs » réalisés dans cet archipel en matière de retour progressif à la démocratie.
« Nous avons résolu de continuer à œuvrer ensemble pour soutenir le cheminement de Fidji vers les élections. Nous reconnaissons que la présence d’observateurs internationaux sera un facteur important pour faire en sorte que le peuple de Fidji et ses partenaires internationaux n’aient aucun doute sur la légitimité du résultat de ces élections », ont ajouté les trois responsables.
Bainimarama lance son parti…. Depuis un autobus
Entre-temps, ce week-end aussi, Franck Bainimarama, désormais en campagne électorale, a dévoilé un pan de renseignements concernant son prochain parti, qu’il entend créer de toute pièce pour la porter au pouvoir.
Se déplaçant à bord d’un autobus reconverti en quartier général de campagne et frappé des nouvelles couleurs de son parti, c’est d’abord le nom de cette formation qui a été annoncé, à l’occasion d’une sortie dans un parc public de la capitale : « Fiji First » (Fiji d’abord).
M. Bainimarama a aussi rappelé à cette occasion ce qu’il considérait comme étant les réalisations majeures des huit dernières années qu’il a passées au pouvoir, à commencer par un mouvement visant à supprimer les discriminations communautaires et raciales instituées par les précédentes dispositions institutionnelles et constitutionnelles.
Il a développé sa conception d’un « Fiji nouveau », un archipel qui, a-t-il insisté, ne devrait plus connaître de discriminations, que ce soit sur la base de « la race, de la religion, du statut social, du genre ou de la couleur de peau ».
M. Bainimarama, qui évoque toujours une « révolution » entamée par son putsch, s’est une nouvelle fois déclaré confiant, dimanche, de récolter les cinq mille signatures nécessaires à l’inscription en bonne et due forme de son parti et de sa candidature.
Entre-temps, l’une des autres formations politiques en lice, le National Federation Party (NFP), s’est donné un nouveau dirigeant en fin de semaine dernière en la personne de l’universitaire et Professeur Biman Prasad, élu lors de l’assemblée générale du NFP et en présence de quelque six cents sympathisants.
L’économiste Prasad a immédiatement mis au défi M. Bainimarama de l’affronter lors d’un débat public qui serait principalement axé sur les difficultés économiques de l’archipel.
Il y a quelques jours, une autre formation majeure, émanation du parti SDL au pouvoir au moment du putsch de 2006, sous l’égide de l’ex-Premier ministre Laisenia Qarase, s’est lui aussi choisi un nouveau dirigeant en la personne de Ro Teimumu Kepa, cheffe coutumière et critique ouverte de M. Bainimarama.
Aux fins de se conformer aux nouvelles dispositions régissant les partis politiques à Fidji, le SDL est devenu SODELPA, pour Social Democratic Liberal Party, qui a lui aussi tenu son assemblée générale à Suva vendredi 28 mars 2014.
« Notre mission est claire : nous devons urgemment rétablir la confiance perdue et remettre Fidji sur le chemin de la croissance et de l’emploi à long terme », a notamment déclaré la dirigeante.
Élections fidjiennes : la sécurité en préparation
Depuis début 2014, les autorités fidjiennes préparent le dispositif encadrant les élections législatives.
Le jour des élections sera déclaré férié et chômé.
Joketani Cokanasiga, ministre fidjien de la défense, annonçait en début d’année que les lignes directrices d’un plan stratégique de sécurité pour ce scrutin s’articulaient autour des thèmes de la « stabilité », et du « contrôle » de l’environnement sécuritaire, en collaboration avec toutes les forces de sécurité du pays, y compris la police nationale.
« Pour conduire ces élections nationales avec succès, et ainsi faire la transition vers une démocratie parlementaire, il est essentiel de maintenir la stabilité interne », a-t-il insisté.
Ce plan de sécurité comprend aussi la répartition et le déploiement des agents de police et soldats déployés le jour du scrutin à travers le pays.
Selon l’Attorney-General Aiyaz Sayed-Khaiyum, considéré comme le numéro deux du gouvernement Bainimarama, l’enveloppe budgétisée pour mener à bien ces élections serait de l’ordre de près de dix millions de dollars US, avec un apport significatif de la part d’un pays voisin : la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
D’autres pays, comme l’Inde ou Israël, ont été cités.
Le 9 janvier 2014, M. Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections, a annoncé la composition d’une commission électorale composée de sept membres et chargée de superviser la préparation et le déroulement des législatives annoncées pour septembre 2014, près de huit ans après le putsch qui a amené au pouvoir le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Cette commission sera présidée par un ancien Président du Barreau fidjien, l’avocat Chen Bunn Young.
Les autres membres annoncés sont un universitaire, le Professeur Vijay Naidu (de l’Université du Pacifique Sud), un responsable du secteur touristique, James Sowane, la directrice associée de la branche locale de la société internationale d’audit PricewaterhouseCoopers, Jenny Seeto, un réalisateur de films et documentaires, Larry Thomas (jusqu’à récemment employé par le centre régional des médias du Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique), un religieux, le Révérend Père David Arms, ainsi que d’une spécialiste de l’enseignement et des questions éducatives, Mme Alisi Daurewa.
Selon M. Sayed-Khaiyum, la nouvelle commission électorale devrait tenir sa première réunion dans les jours à venir.
Parmi les missions de cette commission figure en bonne place un devoir de contrôle du bon déroulement du scrutin, selon des normes « justes » et « libres ».
Autres compétences : sensibiliser la population avant les élections et s’assurer du bon déroulement des inscriptions sur les listes électorales.
Cette commission devrait être ensuite appuyée par une seconde vague de recrutements, pour un total annoncé de près de 400 employés chargés de veiller au bon déroulement du scrutin.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit de s’attacher les services de 14.000 personnels temporaires, le jour du scrutin.
« Toutes ces personnalités sont crédibles, apolitiques et ensemble, elles apporteront intégrité aux travaux de la Commission (…) Je veux les remercier d’avoir accepté de jouer ce rôle au sein de la Commission, qui est une composante vitale du plan du gouvernement Bainimarama en vue de la tenue d’élections libres et justes et selon les plus hautes normes internationales », a-t-il alors commenté.
pad
Documents ressources (en Anglais) (également disponibles dans notre section Press Release)
http://newspad-pacific.info/index.php?todo=main&type_news=10
• Le décret relatif aux élections tel que publié au journal officiel (édition spéciale) du vendredi 28 mars 2014
http://www.fiji.gov.fj/getattachment/f0836bd6-f244-4a96-9346-08f0f5d29121/Decree-No-11---Electoral-Decree-2014.aspx
• L’amendement au décret relatif aux partis politiques tel que publié au journal officiel (édition spéciale) du vendredi 28 mars 2014
http://www.fiji.gov.fj/getattachment/64d51072-1296-4a1b-9800-23d4131c8bef/Decree-No-10---Political-Parties-Registration,-Con.aspx
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