SUVA, vendredi 28 mars 2014 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement fidjien a annoncé vendredi une date pour la tenue des élections censées marquer le retour de cet archipel dans le giron de la démocratie, après le putsch du 5 décembre 2006.
Cette date, fixée au mercredi 17 septembre 2014, a été entérinée par le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau, rapporte la presse locale.
Simultanément, Aiyaz Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections et par ailleurs Attorney General, a lui aussi fait une annonce vendredi, concernant la nomination du Superviseur des élections en la personne de M. Mohammed Saneem, qui dirigeait jusqu’ici le cabinet du ministère de la justice.
Sur fond de récent réchauffement des relations entre Fidji et l’Australie, concrétisé par la visite à Suva de la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, ce superviseur sera secondé par un ressortissant australien.
Une femme, Felicity Heffernan, avait été précédemment nommée à ce poste, mais elle avait cessé d’exercer ses fonctions fin 2008.
À cette époque, le gouvernement fidjien promettait un retour à la démocratie courant 2009.
Mais en avril 2009, le régime post-putsch durcissait ses positions et annonçait peu après un nouveau calendrier avec en ligne de mire un scrutin de retour à la démocratie pour le dernier trimestre 2014, après l’élaboration d’une nouvelle Constitution et une réforme du système électoral.
Le gouvernement fidjien a aussi, à cette occasion, invité les États et organisations partenaires de développement de Fidji à faire connaître leurs propositions en vue d’envoyer des missions d’observateurs lors de la tenue de ce scrutin, dont la durée sera limitée à une journée, grâce notamment à l’utilisation de procédés électroniques.
Entre-temps, l’homme fort de Suva, Franck Bainimarama, qui a mené le putsch de décembre 2006, à la suite duquel il a pris la tête du gouvernement, a quitté ses fonctions de commandant en chef des armées, mais a aussi été promu mi-mars 2014, en qualité de retraité du rang de Contre-amiral à celui de Vice-amiral, par décret du Président de la République, qui a justifié cette décision par une « reconnaissance pour services rendus à la nation ».
M. Bainimarama a mis fin à sa carrière militaire afin de se consacrer pleinement à la vie politique et à sa candidature aux législatives.
Il devrait annoncer la formation de son parti dans les prochains jours, après avoir rassemblé les désormais nécessaires cinq mille signatures de soutien, dans le cadre des nouvelles lois (instaurées sous forme de décret) régissant la vie politique à Fidji.
Depuis 2013, le gouvernement qu’il dirige a lancé un processus de mise à jour des listes électorales, au cours duquel les citoyens (y compris ceux résidant à l’étranger, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Royaume-Uni) se sont manifestés.
Au cours d’un processus qui s’est poursuivi ces derniers mois, et qui a notamment vu l’inscription de quelque 540.000 citoyens sur les listes électorales, l’exécutif fidjien a rappelé à plusieurs reprises qu’il entendait ne pas reproduire les « irrégularités » des dernières élections connues, qui ont eu lieu en mai 2006, moins de sept mois avant le coup d’État mené par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Le mouvement d’inscription sur les listes électorales, quasiment achevé sur le territoire national, se poursuit néanmoins auprès des citoyens fidjiens résidant à l’étranger, principalement en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
À cet effet, après une première mission en Nouvelle-Zélande (en octobre 2013), des équipes gouvernementales se sont déjà rendues en Nouvelle-Zélande, puis en Australie au cours de la seconde quinzaine de février 2014.
Cette mission sera suivie d’autres, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Récent appel du pied de Bruxelles et de Wellington
Lors de récents entretiens au sommet mardi 25 mars 2014 à La Haye, le Premier ministre néo-zélandais John Key, José Manuel Barroso et Herman van Rompuy, de la Présidence européenne, ont consacré une partie de leurs entretiens aux sujets de coopération régionale dans le Pacifique.
L’UE et la Nouvelle-Zélande ont ainsi conjointement salué « la récente visite fructueuse à Fidji du groupe de contact ministériel du Forum des Îles du Pacifique (FIP) » et « pris note des progrès significatifs » réalisés dans cet archipel en matière de retour progressif à la démocratie.
« Nous avons résolu de continuer à œuvrer ensemble pour soutenir le cheminement de Fidji vers les élections. Nous reconnaissons que la présence d’observateurs internationaux sera un facteur important pour faire en sorte que le peuple de Fidji et ses partenaires internationaux n’aient aucun doute sur la légitimité du résultat de ces élections », ajoutent les trois responsables.
Élections fidjiennes : la sécurité en préparation
Depuis début 2014, les autorités fidjiennes préparent le dispositif encadrant les élections législatives.
Le jour des élections sera déclaré férié et chômé.
Joketani Cokanasiga, ministre fidjien de la défense, annonçait en début d’année que les lignes directrices d’un plan stratégique de sécurité pour ce scrutin s’articulaient autour des thèmes de la « stabilité », et du « contrôle » de l’environnement sécuritaire, en collaboration avec toutes les forces de sécurité du pays, y compris la police nationale.
« Pour conduire ces élections nationales avec succès, et ainsi faire la transition vers une démocratie parlementaire, il est essentiel de maintenir la stabilité interne », a-t-il insisté.
Ce plan de sécurité comprend aussi la répartition et le déploiement des agents de police et soldats déployés le jour du scrutin à travers le pays.
Selon l’Attorney-General Aiyaz Sayed-Khaiyum, considéré comme le numéro deux du gouvernement Bainimarama, l’enveloppe budgétisée pour mener à bien ces élections serait de l’ordre de près de dix millions de dollars US, avec un apport significatif de la part d’un pays voisin : la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
D’autres pays, comme l’Inde ou Israël, ont été cités.
Le 9 janvier 2014, M. Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections, a annoncé la composition d’une commission électorale composée de sept membres et chargée de superviser la préparation et le déroulement des législatives annoncées pour septembre 2014, près de huit ans après le putsch qui a amené au pouvoir le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Cette commission sera présidée par un ancien Président du Barreau fidjien, l’avocat Chen Bunn Young.
Les autres membres annoncés sont un universitaire, le Professeur Vijay Naidu (de l’Université du Pacifique Sud), un responsable du secteur touristique, James Sowane, la directrice associée de la branche locale de la société internationale d’audit PricewaterhouseCoopers, Jenny Seeto, un réalisateur de films et documentaires, Larry Thomas (jusqu’à récemment employé par le centre régional des médias du Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique), un religieux, le Révérend Père David Arms, ainsi que d’une spécialiste de l’enseignement et des questions éducatives, Mme Alisi Daurewa.
Selon M. Sayed-Khaiyum, la nouvelle commission électorale devrait tenir sa première réunion dans les jours à venir.
Parmi les missions de cette commission figure en bonne place un devoir de contrôle du bon déroulement du scrutin, selon des normes « justes » et « libres ».
Autres compétences : sensibiliser la population avant les élections et s’assurer du bon déroulement des inscriptions sur les listes électorales.
Cette commission devrait être ensuite appuyée par une seconde vague de recrutements, pour un total annoncé de près de 400 employés chargés de veiller au bon déroulement du scrutin.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit de s’attacher les services de 14.000 personnels temporaires, le jour du scrutin.
« Toutes ces personnalités sont crédibles, apolitiques et ensemble, elles apporteront intégrité aux travaux de la Commission (…) Je veux les remercier d’avoir accepté de jouer ce rôle au sein de la Commission, qui est une composante vitale du plan du gouvernement Bainimarama en vue de la tenue d’élections libres et justes et selon les plus hautes normes internationales », a-t-il alors commenté.
En faisant cette annonce, le numéro deux de l’exécutif actuel a aussi insisté sur le fait que cette nomination était conforme aux termes de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en octobre 2013, en ce sens que ces nominations sont effectuées par le Président de la République, sur avis de la Commission des Corps Constitués, organe dont la création n’a pas été annoncée.
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Cette date, fixée au mercredi 17 septembre 2014, a été entérinée par le Président fidjien, Ratu Epeli Nailatikau, rapporte la presse locale.
Simultanément, Aiyaz Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections et par ailleurs Attorney General, a lui aussi fait une annonce vendredi, concernant la nomination du Superviseur des élections en la personne de M. Mohammed Saneem, qui dirigeait jusqu’ici le cabinet du ministère de la justice.
Sur fond de récent réchauffement des relations entre Fidji et l’Australie, concrétisé par la visite à Suva de la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, ce superviseur sera secondé par un ressortissant australien.
Une femme, Felicity Heffernan, avait été précédemment nommée à ce poste, mais elle avait cessé d’exercer ses fonctions fin 2008.
À cette époque, le gouvernement fidjien promettait un retour à la démocratie courant 2009.
Mais en avril 2009, le régime post-putsch durcissait ses positions et annonçait peu après un nouveau calendrier avec en ligne de mire un scrutin de retour à la démocratie pour le dernier trimestre 2014, après l’élaboration d’une nouvelle Constitution et une réforme du système électoral.
Le gouvernement fidjien a aussi, à cette occasion, invité les États et organisations partenaires de développement de Fidji à faire connaître leurs propositions en vue d’envoyer des missions d’observateurs lors de la tenue de ce scrutin, dont la durée sera limitée à une journée, grâce notamment à l’utilisation de procédés électroniques.
Entre-temps, l’homme fort de Suva, Franck Bainimarama, qui a mené le putsch de décembre 2006, à la suite duquel il a pris la tête du gouvernement, a quitté ses fonctions de commandant en chef des armées, mais a aussi été promu mi-mars 2014, en qualité de retraité du rang de Contre-amiral à celui de Vice-amiral, par décret du Président de la République, qui a justifié cette décision par une « reconnaissance pour services rendus à la nation ».
M. Bainimarama a mis fin à sa carrière militaire afin de se consacrer pleinement à la vie politique et à sa candidature aux législatives.
Il devrait annoncer la formation de son parti dans les prochains jours, après avoir rassemblé les désormais nécessaires cinq mille signatures de soutien, dans le cadre des nouvelles lois (instaurées sous forme de décret) régissant la vie politique à Fidji.
Depuis 2013, le gouvernement qu’il dirige a lancé un processus de mise à jour des listes électorales, au cours duquel les citoyens (y compris ceux résidant à l’étranger, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et au Royaume-Uni) se sont manifestés.
Au cours d’un processus qui s’est poursuivi ces derniers mois, et qui a notamment vu l’inscription de quelque 540.000 citoyens sur les listes électorales, l’exécutif fidjien a rappelé à plusieurs reprises qu’il entendait ne pas reproduire les « irrégularités » des dernières élections connues, qui ont eu lieu en mai 2006, moins de sept mois avant le coup d’État mené par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Le mouvement d’inscription sur les listes électorales, quasiment achevé sur le territoire national, se poursuit néanmoins auprès des citoyens fidjiens résidant à l’étranger, principalement en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
À cet effet, après une première mission en Nouvelle-Zélande (en octobre 2013), des équipes gouvernementales se sont déjà rendues en Nouvelle-Zélande, puis en Australie au cours de la seconde quinzaine de février 2014.
Cette mission sera suivie d’autres, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Récent appel du pied de Bruxelles et de Wellington
Lors de récents entretiens au sommet mardi 25 mars 2014 à La Haye, le Premier ministre néo-zélandais John Key, José Manuel Barroso et Herman van Rompuy, de la Présidence européenne, ont consacré une partie de leurs entretiens aux sujets de coopération régionale dans le Pacifique.
L’UE et la Nouvelle-Zélande ont ainsi conjointement salué « la récente visite fructueuse à Fidji du groupe de contact ministériel du Forum des Îles du Pacifique (FIP) » et « pris note des progrès significatifs » réalisés dans cet archipel en matière de retour progressif à la démocratie.
« Nous avons résolu de continuer à œuvrer ensemble pour soutenir le cheminement de Fidji vers les élections. Nous reconnaissons que la présence d’observateurs internationaux sera un facteur important pour faire en sorte que le peuple de Fidji et ses partenaires internationaux n’aient aucun doute sur la légitimité du résultat de ces élections », ajoutent les trois responsables.
Élections fidjiennes : la sécurité en préparation
Depuis début 2014, les autorités fidjiennes préparent le dispositif encadrant les élections législatives.
Le jour des élections sera déclaré férié et chômé.
Joketani Cokanasiga, ministre fidjien de la défense, annonçait en début d’année que les lignes directrices d’un plan stratégique de sécurité pour ce scrutin s’articulaient autour des thèmes de la « stabilité », et du « contrôle » de l’environnement sécuritaire, en collaboration avec toutes les forces de sécurité du pays, y compris la police nationale.
« Pour conduire ces élections nationales avec succès, et ainsi faire la transition vers une démocratie parlementaire, il est essentiel de maintenir la stabilité interne », a-t-il insisté.
Ce plan de sécurité comprend aussi la répartition et le déploiement des agents de police et soldats déployés le jour du scrutin à travers le pays.
Selon l’Attorney-General Aiyaz Sayed-Khaiyum, considéré comme le numéro deux du gouvernement Bainimarama, l’enveloppe budgétisée pour mener à bien ces élections serait de l’ordre de près de dix millions de dollars US, avec un apport significatif de la part d’un pays voisin : la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
D’autres pays, comme l’Inde ou Israël, ont été cités.
Le 9 janvier 2014, M. Sayed-Khaiyum, ministre en charge des élections, a annoncé la composition d’une commission électorale composée de sept membres et chargée de superviser la préparation et le déroulement des législatives annoncées pour septembre 2014, près de huit ans après le putsch qui a amené au pouvoir le Contre-amiral Franck Bainimarama.
Cette commission sera présidée par un ancien Président du Barreau fidjien, l’avocat Chen Bunn Young.
Les autres membres annoncés sont un universitaire, le Professeur Vijay Naidu (de l’Université du Pacifique Sud), un responsable du secteur touristique, James Sowane, la directrice associée de la branche locale de la société internationale d’audit PricewaterhouseCoopers, Jenny Seeto, un réalisateur de films et documentaires, Larry Thomas (jusqu’à récemment employé par le centre régional des médias du Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique), un religieux, le Révérend Père David Arms, ainsi que d’une spécialiste de l’enseignement et des questions éducatives, Mme Alisi Daurewa.
Selon M. Sayed-Khaiyum, la nouvelle commission électorale devrait tenir sa première réunion dans les jours à venir.
Parmi les missions de cette commission figure en bonne place un devoir de contrôle du bon déroulement du scrutin, selon des normes « justes » et « libres ».
Autres compétences : sensibiliser la population avant les élections et s’assurer du bon déroulement des inscriptions sur les listes électorales.
Cette commission devrait être ensuite appuyée par une seconde vague de recrutements, pour un total annoncé de près de 400 employés chargés de veiller au bon déroulement du scrutin.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit de s’attacher les services de 14.000 personnels temporaires, le jour du scrutin.
« Toutes ces personnalités sont crédibles, apolitiques et ensemble, elles apporteront intégrité aux travaux de la Commission (…) Je veux les remercier d’avoir accepté de jouer ce rôle au sein de la Commission, qui est une composante vitale du plan du gouvernement Bainimarama en vue de la tenue d’élections libres et justes et selon les plus hautes normes internationales », a-t-il alors commenté.
En faisant cette annonce, le numéro deux de l’exécutif actuel a aussi insisté sur le fait que cette nomination était conforme aux termes de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en octobre 2013, en ce sens que ces nominations sont effectuées par le Président de la République, sur avis de la Commission des Corps Constitués, organe dont la création n’a pas été annoncée.
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