PARIS, 24 mars 2014 (AFP) - Pour avoir dansé le sexe relié à un coq, l'artiste performeur sud-africain Steven Cohen a comparu lundi pour exhibition sexuelle devant le tribunal correctionnel de Paris, auquel il a expliqué que sa démarche n'avait "rien à voir avec la sexualité".
L'artiste de 51 ans, installé en France depuis une dizaine d'années, a quelque 150 performances à son actif, partout dans le monde. C'est la première fois que l'une d'elles le conduit devant la justice.
Le 10 septembre 2013 au matin, sur un parvis du Trocadéro clairsemé, il apparaît en bustier et string blancs, gants rouges, des plumes au bout des doigts, chaussures à semelles compensées et une coiffe réalisée avec un faisan empaillé. Il entame une chorégraphie avec le gallinacé, relié à son sexe enrubanné. Problème, le bout était apparent.
"C'était pas le pénis le focus", explique l'artiste avec un fort accent anglais, "l'attraction était sur le costume", évoquant les cabarets parisiens.
"Le fait d'avoir le mouvement dans l'espace est politisé en Afrique du Sud", poursuit Steven Cohen. Cette performance traduisait l'expression d'une identité, "mâle, blanc, homosexuel, juif". Tout cela n'avait "rien à voir avec le sexe", mais était lié à "l'identité du genre".
"J'ai vraiment essayé de faire quelque chose de léger, en même temps sérieux", résume-t-il.
"Le tribunal n'est pas là pour apprécier la valeur artistique de votre performance artistique", a souligné le président, qui demande au prévenu s'il reconnaît avoir montré "tout ou partie de son sexe".
"Une microscopique partie", répond-il, "5-6 mm de le gland" (sic).
"J'ai regardé la vidéo sur internet", poursuit le président, "je n'ai pas eu besoin d'un microscope pour voir votre gland".
"Personne ne s'est plaint", souligne Steven Cohen, pas même les bonnes soeurs qui passaient par là.
- Des bonnes soeurs 'balèzes' -
Le tribunal visionne la vidéo de la scène sur l'ordinateur portable de son avocate. "L'animal n'a pas l'air maltraité", observe pince sans rire le président. Le procureur intervient, "il y a une petite fille, là !"
En fond sonore sur la vidéo, la Marseillaise, en version berceuse.
"Il y a des touristes, qui prennent de photos, on entend des rires", décrit le président, "on a un vigile, qui ne sait pas quoi faire. Il ne sait vraiment pas quoi faire ce monsieur... La police non plus... Si, si".
L'interpellation ne faisait pas partie du spectacle, "c'était pas prévu", souligne Steven Cohen.
"Il y a bien un jeu de mot entre coq et bite ?" (cock en anglais), questionne le procureur. "Coq coq", c'était "une onomatopée", rétorque l'artiste.
Pour l'accusation, la question est de savoir s'il y a eu un consentement du public qui, selon lui, se trouve surpris car on lui montre "une scène de nature sexuelle".
La démarche artistique "n'est pas un fait exonératoire de la responsabilité pénale". Le magistrat requiert une "peine d'avertissement", une amende avec sursis, "qui pourrait être de 1.000 euros".
Le procureur fait "une focalisation extrême sur le sexe de mon client", plaide l'avocate de l'artiste Me Agnès Tricoire, estimant qu'"aucun geste obscène ne peut être retenu" contre lui. Il n'a rien imposé à quiconque, "les gens qui n'ont pas envie de regarder s'éloignent" dans cet espace vaste et ouvert, "les spectateurs sont tous volontaires".
Emmené au commissariat de la Faisanderie, Steven Cohen a été "traité comme un prostitué homosexuel" du bois de Boulogne, pour Me Tricoire, plaidant la relaxe. Et à la distance où elles se trouvaient, "si les bonnes soeurs ont été capables de voir le sexe de mon client, elles sont particulièrement balèzes".
"Ce que j'ai fait, c'est de l'art", mais n'a "rien à voir avec la sexualité", conclu l'artiste. "Si vous me condamnez, c'est dommage pour la France".
L'artiste de 51 ans, installé en France depuis une dizaine d'années, a quelque 150 performances à son actif, partout dans le monde. C'est la première fois que l'une d'elles le conduit devant la justice.
Le 10 septembre 2013 au matin, sur un parvis du Trocadéro clairsemé, il apparaît en bustier et string blancs, gants rouges, des plumes au bout des doigts, chaussures à semelles compensées et une coiffe réalisée avec un faisan empaillé. Il entame une chorégraphie avec le gallinacé, relié à son sexe enrubanné. Problème, le bout était apparent.
"C'était pas le pénis le focus", explique l'artiste avec un fort accent anglais, "l'attraction était sur le costume", évoquant les cabarets parisiens.
"Le fait d'avoir le mouvement dans l'espace est politisé en Afrique du Sud", poursuit Steven Cohen. Cette performance traduisait l'expression d'une identité, "mâle, blanc, homosexuel, juif". Tout cela n'avait "rien à voir avec le sexe", mais était lié à "l'identité du genre".
"J'ai vraiment essayé de faire quelque chose de léger, en même temps sérieux", résume-t-il.
"Le tribunal n'est pas là pour apprécier la valeur artistique de votre performance artistique", a souligné le président, qui demande au prévenu s'il reconnaît avoir montré "tout ou partie de son sexe".
"Une microscopique partie", répond-il, "5-6 mm de le gland" (sic).
"J'ai regardé la vidéo sur internet", poursuit le président, "je n'ai pas eu besoin d'un microscope pour voir votre gland".
"Personne ne s'est plaint", souligne Steven Cohen, pas même les bonnes soeurs qui passaient par là.
- Des bonnes soeurs 'balèzes' -
Le tribunal visionne la vidéo de la scène sur l'ordinateur portable de son avocate. "L'animal n'a pas l'air maltraité", observe pince sans rire le président. Le procureur intervient, "il y a une petite fille, là !"
En fond sonore sur la vidéo, la Marseillaise, en version berceuse.
"Il y a des touristes, qui prennent de photos, on entend des rires", décrit le président, "on a un vigile, qui ne sait pas quoi faire. Il ne sait vraiment pas quoi faire ce monsieur... La police non plus... Si, si".
L'interpellation ne faisait pas partie du spectacle, "c'était pas prévu", souligne Steven Cohen.
"Il y a bien un jeu de mot entre coq et bite ?" (cock en anglais), questionne le procureur. "Coq coq", c'était "une onomatopée", rétorque l'artiste.
Pour l'accusation, la question est de savoir s'il y a eu un consentement du public qui, selon lui, se trouve surpris car on lui montre "une scène de nature sexuelle".
La démarche artistique "n'est pas un fait exonératoire de la responsabilité pénale". Le magistrat requiert une "peine d'avertissement", une amende avec sursis, "qui pourrait être de 1.000 euros".
Le procureur fait "une focalisation extrême sur le sexe de mon client", plaide l'avocate de l'artiste Me Agnès Tricoire, estimant qu'"aucun geste obscène ne peut être retenu" contre lui. Il n'a rien imposé à quiconque, "les gens qui n'ont pas envie de regarder s'éloignent" dans cet espace vaste et ouvert, "les spectateurs sont tous volontaires".
Emmené au commissariat de la Faisanderie, Steven Cohen a été "traité comme un prostitué homosexuel" du bois de Boulogne, pour Me Tricoire, plaidant la relaxe. Et à la distance où elles se trouvaient, "si les bonnes soeurs ont été capables de voir le sexe de mon client, elles sont particulièrement balèzes".
"Ce que j'ai fait, c'est de l'art", mais n'a "rien à voir avec la sexualité", conclu l'artiste. "Si vous me condamnez, c'est dommage pour la France".
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