PAPEETE, le 16 Mars 2014: Trois familles, propriétaires de près de la moitié du terrain de l’ancien Club Méditerranée de Moorea, ont organisé une conférence de presse ce 16 mars à 9h30. L’objectif : dénoncer le projet de rachat de leurs terres par le Pays et proposer de la location.
Ce sont des familles en colère qui ont tenu une conférence de presse, ce dimanche matin, dans l’un des bungalows laissés à l’abandon depuis la fermeture du Club Méditerranée, à Moorea, au milieu des années 2000. « Cela fait des années que le gouvernement nous répète: FAATURA notre patrimoine ! Et aujourd’hui, ils veulent que nous vendions nos terres ? ", s’emporte Laetitia Maiau, l’une des propriétaires des 15 hectares du terrain de l’ancien complexe. « Nous sommes ouverts à la location mais nous refusons catégoriquement de vendre nos terres ». Sur les cinq souches propriétaires du terrain, ils sont trois familles, les Maiau, les Pater et les Paoa, à s’être rassemblés ce dimanche 16 mars pour dénoncer les pratiques du gouvernement qu’ils n’hésitent pas à comparer à « une dictature pure et simple ».
En fin d’année dernière, le pays annonçait sa volonté de racheter la parcelle de terrain de l’ancien Club Méditerranée à Moorea pour en faire un complexe hôtelier, ce dernier serait un pendant du projet Tahiti Mahana Beach de Punaauia à Tahiti. Le président du gouvernement, Gaston Flosse, avait alors confié au site Tahiti infos que « des sociétés chinoises » étaient « très, très intéressées par les investissements à Tahiti Mahana Beach mais aussi à Moorea Mahana Beach. ». Le président affirmait également que le Pays, qui avait rencontré certains propriétaires du domaine de Moorea, avait déjà acquis « quelques promesses de ventes ». « Nous, nous n’avons jamais été contactés, on nous a écarté des discussions. Pourquoi ? », s’interrogent les familles présentes à la réunion qui ont appris la nouvelle par les médias en septembre dernier. Alors quelle n’a pas été leur surprise lorsque ces dernières ont reçu, près de six mois après l’annonce du gouvernement, une convocation chez le notaire mandaté par le Pays. Un rendez-vous qui s’est tenu le 11 mars dernier à Papeete et aurait duré près de 3 heures. « On nous a proposé de vendre nos terrains pour 21.000 fcp le m2 ou de les échanger. On a refusé la vente mais on a proposé la location de nos terres. Ils n’ont rien voulu entendre ». Révoltées par cette démarche « cavalière », les familles Maiau, Pater et Paoa redoutent surtout l’expropriation. « On nous a menacé de faire voter et d’utiliser la loi ZAC ( Zones d’Aménagements Culturels). En clair, ils pourraient nous exproprier au nom de l’utilité publique, expliquent-elles, Mais on pose une question : un hôtel est-il d’une utilité publique ? ».
Malgré cette angoisse de se voir déposséder de leurs terres, les familles soulignent leur volonté de participer à la relance de l’économie de leur île, si chère à leur coeur. « Nous ne sommes pas fermés au projet de développement proposé par le pays, bien au contraire, affirme les familles dont certaines ont encore des terrains en co-indivision, Mais pourquoi les investisseurs ne viennent-ils pas directement nous voir ? Nous pourrions tomber d’accord. Nous avons besoin d’emploi à Moorea et nous souhaitons en créer ». Mais pour toutes ces familles, il est une chose qui restera non négociable : la vente de leurs terres, ce « cadeau » de leurs ancêtres. « Son prix est inestimable, et, aujourd’hui, on veut nous le prendre pour l’offrir à des étrangers ? Nos ancêtres se retourneraient dans leur tombes ».
On ne manquera d'observer que depuis bientôt 15 ans ces terres sont en friches et, en plus de ne rien rapporter aux familles, détériorent au quotidien l'attrait touristique de cette partie de l'île. Une solution reste donc à trouver, même si la situation semble encore compliquée. On ne peut non plus exclure qu'en période électorale ces revendications puissent revêtir une certaine teinte politique.
Ce sont des familles en colère qui ont tenu une conférence de presse, ce dimanche matin, dans l’un des bungalows laissés à l’abandon depuis la fermeture du Club Méditerranée, à Moorea, au milieu des années 2000. « Cela fait des années que le gouvernement nous répète: FAATURA notre patrimoine ! Et aujourd’hui, ils veulent que nous vendions nos terres ? ", s’emporte Laetitia Maiau, l’une des propriétaires des 15 hectares du terrain de l’ancien complexe. « Nous sommes ouverts à la location mais nous refusons catégoriquement de vendre nos terres ». Sur les cinq souches propriétaires du terrain, ils sont trois familles, les Maiau, les Pater et les Paoa, à s’être rassemblés ce dimanche 16 mars pour dénoncer les pratiques du gouvernement qu’ils n’hésitent pas à comparer à « une dictature pure et simple ».
En fin d’année dernière, le pays annonçait sa volonté de racheter la parcelle de terrain de l’ancien Club Méditerranée à Moorea pour en faire un complexe hôtelier, ce dernier serait un pendant du projet Tahiti Mahana Beach de Punaauia à Tahiti. Le président du gouvernement, Gaston Flosse, avait alors confié au site Tahiti infos que « des sociétés chinoises » étaient « très, très intéressées par les investissements à Tahiti Mahana Beach mais aussi à Moorea Mahana Beach. ». Le président affirmait également que le Pays, qui avait rencontré certains propriétaires du domaine de Moorea, avait déjà acquis « quelques promesses de ventes ». « Nous, nous n’avons jamais été contactés, on nous a écarté des discussions. Pourquoi ? », s’interrogent les familles présentes à la réunion qui ont appris la nouvelle par les médias en septembre dernier. Alors quelle n’a pas été leur surprise lorsque ces dernières ont reçu, près de six mois après l’annonce du gouvernement, une convocation chez le notaire mandaté par le Pays. Un rendez-vous qui s’est tenu le 11 mars dernier à Papeete et aurait duré près de 3 heures. « On nous a proposé de vendre nos terrains pour 21.000 fcp le m2 ou de les échanger. On a refusé la vente mais on a proposé la location de nos terres. Ils n’ont rien voulu entendre ». Révoltées par cette démarche « cavalière », les familles Maiau, Pater et Paoa redoutent surtout l’expropriation. « On nous a menacé de faire voter et d’utiliser la loi ZAC ( Zones d’Aménagements Culturels). En clair, ils pourraient nous exproprier au nom de l’utilité publique, expliquent-elles, Mais on pose une question : un hôtel est-il d’une utilité publique ? ».
Malgré cette angoisse de se voir déposséder de leurs terres, les familles soulignent leur volonté de participer à la relance de l’économie de leur île, si chère à leur coeur. « Nous ne sommes pas fermés au projet de développement proposé par le pays, bien au contraire, affirme les familles dont certaines ont encore des terrains en co-indivision, Mais pourquoi les investisseurs ne viennent-ils pas directement nous voir ? Nous pourrions tomber d’accord. Nous avons besoin d’emploi à Moorea et nous souhaitons en créer ». Mais pour toutes ces familles, il est une chose qui restera non négociable : la vente de leurs terres, ce « cadeau » de leurs ancêtres. « Son prix est inestimable, et, aujourd’hui, on veut nous le prendre pour l’offrir à des étrangers ? Nos ancêtres se retourneraient dans leur tombes ».
On ne manquera d'observer que depuis bientôt 15 ans ces terres sont en friches et, en plus de ne rien rapporter aux familles, détériorent au quotidien l'attrait touristique de cette partie de l'île. Une solution reste donc à trouver, même si la situation semble encore compliquée. On ne peut non plus exclure qu'en période électorale ces revendications puissent revêtir une certaine teinte politique.
Laetitia Maiau: « Si on vend nos terrres, on vend une partie de nous »
Laetitia Maiau, 59 ans, propriétaire avec ses neuf frères et soeurs de 4,8 hectares de terrain dont une partie est encore en indivision.
Vous êtes pour la location de votre terrain, avez vous fait des démarches auprès du gouvernement en ce sens ?
« Le 1er avril 2006, nous avons récupéré notre terrain des mains du Club Méditérranée qui avait fermé ses portes. Depuis, nous n’avons jamais cessé d’approcher le gouvernement, quelque soit sa couleur, pour demander de l’aide. Nous avons toujours voulu louer nos terres. Ma grand-mère a signé le premier bail en 1960 et nous avons continué à louer durant des décénnies à des prix d’ailleurs bien dérisoires, 70.000 fcp le m2 par an. Quand le Club Med a disparu, nous avons ausitôt démarché les responsables du Pays pour trouver de potentiels investisseurs interessés par la location de nos terres. Mais Gaston Flosse comme Oscar Temaru ont refusé. Pour eux, ça a toujours été la vente ou rien. Mais, cela, pour nous c’est impossible ! Attention, nous ne sommes pas contre les projets économiques, contrairement à ce que ce que l’on tente de faire croire à l’opinion publique. Nous avons besoin d’emplois à Moorea alors pourquoi voudrions nous bloquer ces projets qui nous aideraient tant ? Nous souhaitons juste que cela soit rentable pour tout le monde et de manière équitable : le Pays, les investisseurs, les propriétaires et la population de l’île.
Depuis la reprise en main de vos terrains, avez vous eu des propositions différentes d’investisseurs ?
Oui, bien sûr. En sept ans, nous avons eu trois investisseurs potentiels : DALEO, OTEA et THISS. Avec DALEO, nous avons beaucoup échangés, nous avons même réussi à construire des choses sans déchirer les cinq souches propriétaires du domaine. Nous étions tous tombés d’accord sur la location. Et, là du jour au lendemain, suite à l’annonce du gouvernement, nous n’avons jamais plus eu de leurs nouvelles. Que sont-ils devenus ? On ne sait pas. Et, aujourd’hui, à leur place, nous voyons arriver des investisseurs étrangers qui se battent pour acheter nos terres à un prix dérisoire alors que ce sont des héritages familiaux. Et, en plus, on nous menace de nous exproprier.
Quel sentiment cela vous fait-il de savoir que vous pourriez être dépossédée de vos terres ?
C’est un déchirement. Ces terres, ce sont un cadeau de ma grand mère qui, elle même, l’a offert à ma mère. Aujourd’hui, avec ma sœur aînée, Emilie, qui a plus de 80 ans, et mes huit autres frères et sœurs, nous en sommes les héritiers. Si on vend ce terrain, alors on vend une partie de nous.
Vous êtes pour la location de votre terrain, avez vous fait des démarches auprès du gouvernement en ce sens ?
« Le 1er avril 2006, nous avons récupéré notre terrain des mains du Club Méditérranée qui avait fermé ses portes. Depuis, nous n’avons jamais cessé d’approcher le gouvernement, quelque soit sa couleur, pour demander de l’aide. Nous avons toujours voulu louer nos terres. Ma grand-mère a signé le premier bail en 1960 et nous avons continué à louer durant des décénnies à des prix d’ailleurs bien dérisoires, 70.000 fcp le m2 par an. Quand le Club Med a disparu, nous avons ausitôt démarché les responsables du Pays pour trouver de potentiels investisseurs interessés par la location de nos terres. Mais Gaston Flosse comme Oscar Temaru ont refusé. Pour eux, ça a toujours été la vente ou rien. Mais, cela, pour nous c’est impossible ! Attention, nous ne sommes pas contre les projets économiques, contrairement à ce que ce que l’on tente de faire croire à l’opinion publique. Nous avons besoin d’emplois à Moorea alors pourquoi voudrions nous bloquer ces projets qui nous aideraient tant ? Nous souhaitons juste que cela soit rentable pour tout le monde et de manière équitable : le Pays, les investisseurs, les propriétaires et la population de l’île.
Depuis la reprise en main de vos terrains, avez vous eu des propositions différentes d’investisseurs ?
Oui, bien sûr. En sept ans, nous avons eu trois investisseurs potentiels : DALEO, OTEA et THISS. Avec DALEO, nous avons beaucoup échangés, nous avons même réussi à construire des choses sans déchirer les cinq souches propriétaires du domaine. Nous étions tous tombés d’accord sur la location. Et, là du jour au lendemain, suite à l’annonce du gouvernement, nous n’avons jamais plus eu de leurs nouvelles. Que sont-ils devenus ? On ne sait pas. Et, aujourd’hui, à leur place, nous voyons arriver des investisseurs étrangers qui se battent pour acheter nos terres à un prix dérisoire alors que ce sont des héritages familiaux. Et, en plus, on nous menace de nous exproprier.
Quel sentiment cela vous fait-il de savoir que vous pourriez être dépossédée de vos terres ?
C’est un déchirement. Ces terres, ce sont un cadeau de ma grand mère qui, elle même, l’a offert à ma mère. Aujourd’hui, avec ma sœur aînée, Emilie, qui a plus de 80 ans, et mes huit autres frères et sœurs, nous en sommes les héritiers. Si on vend ce terrain, alors on vend une partie de nous.
Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti