MAKEMO, 11 mars 2014 – "On nous promet 10 milliards par an ; mais on n'a même pas de mazout", se moque Teraiarue Tahi, un habitant du village de Pouheva à propos la situation rocambolesque que vit le petit atoll, à 564 kilomètres à l'est de Tahiti : siège du grand projet aquacole chinois, Makemo est dans l'immédiat sous la menace d’une panne électrique générale dès ce dimanche.
La société Te Mau Ito Api, chargée de l’exploitation des deux groupes électrogènes de l’île, a placardé dans l’après-midi une affichette où elle explique de manière laconique que "pour des raisons indépendantes de sa volonté" elle se trouve contrainte de cesser la fourniture d’électricité à compter de dimanche 16 mars. Elle invite les usagers à prendre "toutes les précautions utiles".
En cause la fourniture de mazout : les stocks sont bientôt à sec et personne, dans l’immédiat, n’est en mesure de les réapprovisionner, même si le Pays vient d’acter dans l’urgence un apport en compte courant de 15 millions Fcfp dans la SEM Te Mau Ito Api, dont il est l'actionnaire majoritaire. "On espère juste que l’on parviendra à trouver une solution d’attente", explique-t-on à la présidence, en attendant que l'argent frais arrive sur le compte de la société.
Mais à Makemo, les esprits s’échauffent à la vue de l’écriteau prévenant de la coupure : "J’ai refusé de signer cette annonce", déclare Elisabeth Tufaunui, adjointe au maire. "Je refuse d’accepter que ma population se retrouve dans le noir". Elle s'indigne : "Nous avons déjà financé l’achat de 8400 litres de fioul, le mois dernier. Mais là, on peut plus".
La gestion de la petite centrale thermique de l’atoll est confiée à la SEM Te Mau Ito Api, délégataire de service public pour la fourniture d’énergie électrique sur l’île depuis 2007. La société d’économie mixte, détenue majoritairement par le Pays, planifiait à l’origine de produire son énergie à partir d’un mix entre l’éolien et le thermique. L’électricité ainsi obtenue servant à alimenter les 600 abonnés de l’île à prix conventionnels.
Mais depuis 2009, rien ne marche comme prévu : en panne les éoliennes ne sont pas réparées ; l’électricité est exclusivement produite à grand coût par les deux groupes électrogènes de l'île : à plein régime le dispositif consomme 700 litres de carburant par jour. Depuis bientôt cinq ans la SEM Te Mau Ito Api réalise un "déficit structurel" de près de 15 millions Fcfp par an. Et malgré la recherche d'une issue de secours, par le biais d'une conciliation avec son actionnariat, la SEM manque aujourd’hui de liquidités pour approvisionner l’atoll en carburant, avec une ardoise de 4 millions Fcfp chez Pacific Petroleum.
"La seule solution serait que le Pays prenne le relai dans le cadre de mesures exceptionnelles", déclare Jean-Louis Chailly, directeur général de la SEM. "Au stade où on en est, cela ne pourra certainement se faire que par l’envoi d’un bateau administratif avec le stock de carburant adéquat".
En attendant, l'atoll de Makemo se prépare sérieusement à une coupure générale dimanche prochain.
La société Te Mau Ito Api, chargée de l’exploitation des deux groupes électrogènes de l’île, a placardé dans l’après-midi une affichette où elle explique de manière laconique que "pour des raisons indépendantes de sa volonté" elle se trouve contrainte de cesser la fourniture d’électricité à compter de dimanche 16 mars. Elle invite les usagers à prendre "toutes les précautions utiles".
En cause la fourniture de mazout : les stocks sont bientôt à sec et personne, dans l’immédiat, n’est en mesure de les réapprovisionner, même si le Pays vient d’acter dans l’urgence un apport en compte courant de 15 millions Fcfp dans la SEM Te Mau Ito Api, dont il est l'actionnaire majoritaire. "On espère juste que l’on parviendra à trouver une solution d’attente", explique-t-on à la présidence, en attendant que l'argent frais arrive sur le compte de la société.
Mais à Makemo, les esprits s’échauffent à la vue de l’écriteau prévenant de la coupure : "J’ai refusé de signer cette annonce", déclare Elisabeth Tufaunui, adjointe au maire. "Je refuse d’accepter que ma population se retrouve dans le noir". Elle s'indigne : "Nous avons déjà financé l’achat de 8400 litres de fioul, le mois dernier. Mais là, on peut plus".
La gestion de la petite centrale thermique de l’atoll est confiée à la SEM Te Mau Ito Api, délégataire de service public pour la fourniture d’énergie électrique sur l’île depuis 2007. La société d’économie mixte, détenue majoritairement par le Pays, planifiait à l’origine de produire son énergie à partir d’un mix entre l’éolien et le thermique. L’électricité ainsi obtenue servant à alimenter les 600 abonnés de l’île à prix conventionnels.
Mais depuis 2009, rien ne marche comme prévu : en panne les éoliennes ne sont pas réparées ; l’électricité est exclusivement produite à grand coût par les deux groupes électrogènes de l'île : à plein régime le dispositif consomme 700 litres de carburant par jour. Depuis bientôt cinq ans la SEM Te Mau Ito Api réalise un "déficit structurel" de près de 15 millions Fcfp par an. Et malgré la recherche d'une issue de secours, par le biais d'une conciliation avec son actionnariat, la SEM manque aujourd’hui de liquidités pour approvisionner l’atoll en carburant, avec une ardoise de 4 millions Fcfp chez Pacific Petroleum.
"La seule solution serait que le Pays prenne le relai dans le cadre de mesures exceptionnelles", déclare Jean-Louis Chailly, directeur général de la SEM. "Au stade où on en est, cela ne pourra certainement se faire que par l’envoi d’un bateau administratif avec le stock de carburant adéquat".
En attendant, l'atoll de Makemo se prépare sérieusement à une coupure générale dimanche prochain.
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