PARIS, 25 juillet 2013 (AFP) - Le président de la Polynésie française, Gaston Flosse, auteur d'un plan de redressement de sa collectivité, affirme dans un entretien à l'AFP ne pas être à Paris, "pour la petite photo avec le président de la République", mais "pour exposer ses dossiers et demander la solidarité de l'Etat"
Pour votre premier déplacement dans l'Hexagone depuis votre élection dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Avant de venir "nous voulions mettre en place nos institutions, mettre à exécution nos engagements: le redressement de la situation financière de la Polynésie qui était dans un état catastrophique. Nous avons pris des mesures de rigueur (réforme de la fiscalité, refonte du budget..).
Nous ne sommes pas venus pour la petite photo avec le président de la République, pour lui passer un collier autour du cou comme l'a fait mon prédécesseur (Oscar Temaru, ndlr) mais pour exposer nos dossiers et demander la solidarité de l'Etat, pas pour quémander des aides exceptionnelles".
Qu'avez-vous dit à vos interlocuteurs?
"Au ministre des Outremers, Victorin Lurel, "nous avons exposé le programme de sortie de crise et de rattrapage social. 30% de la population est au chômage, 70.000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, 15.000 emplois ont été perdus sous les indépendantistes. Il a assuré que si nous mettions ces efforts en oeuvre, l'Etat serait à nos côtés. Nous avons été reçus à l'Elysée, et par le Premier ministre.
Nous sommes Français comme les Corses, les Bretons ou les Alsaciens. Nous voulons que la solidarité nationale s'applique à la Polynésie".
Que demandez-vous?
"A l'époque de Jacques Chirac, nous avions un certain nombre de conventions (solidarité, santé, éducation) qui ont toutes été arrêtées par Nicolas Sarkozy. Nous demandons leur rétablissement. Nous ne savons pas pourquoi M. Sarkozy nous a punis. Enfin si, je le sais mais je ne peux pas le dire..."
"Nous demandons que l'on considère nos efforts, que nous représentons la France dans l'océan Pacifique, que nous sommes des autonomistes qui considérons que le seul salut de la Polynésie demeure au sein de la République française".
Pourquoi avoir demandé à François Hollande un référendum, après que l'ONU a inscrit la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser ?
"Nous avons dit clairement que si les Nations unies se hasardaient à organiser un scrutin d'autodétermination, ce serait une non participation à ce scrutin de près de 80%. Nous avons demandé un référendum pour qu'on en finisse avec cette histoire d'indépendance".
La victoire de votre parti vaut référendum ?
"Les Polynésiens ne sont pas fous ! Ils savent qu'avec l'indépendance - ils ont goûté du Oscar Temaru pendant 10 ans et il a conduit ce pays à la ruine totale! - c'est la misère ! En tahitien, il y a la traduction pour le mot pauvreté mais pas pour celui de misère parce que ça n'avait jamais existé. Aujourd'hui, ça existe et l'académie a trouvé un mot. Et c'est Oscar Temaru qui nous a menés là".
Les secteurs phare de l'économie sont en berne. Que faire?
"Il faut reconstruire notre industrie touristique: le nombre de touristes était de 270.000, il n'est plus que de 150.000 (...) Nous allons aménager un domaine de 40 hectares avec 1,5 km de front de mer pour en faire une zone touristique pouvant accueillir 2.000 chambres d'hôtel.
Quelles sont vos relations avec les partenaires régionaux en Asie ?
"Dans le cadre de la reconstruction du tourisme, nous avons proposé aux Chinois l'ouverture d'une ligne (aérienne) Shanghai-Papeete-Soa Paulo ou Santiago du Chili, un projet très favorablement accueilli par eux. Une délégation vient d'ailleurs début août en Polynésie.
Regrettez vous d'avoir permis la reprise des essais nucléaires ?
"Non, à l'époque on m'avait dit qu'il n'y avait aucun danger pour la santé des populations, et je pense que la Polynésie faisant partie intégrante de la République française devait apporter sa part dans la création de cette force de dissuasion. Je pense que les experts français ont fait le maximum pour préserver la santé des Polynésiens. Je suis intimement persuadé que si les experts avaient su qu'il y avait un danger, le président Jacques Chirac aurait lui-même arrêté immédiatement les essais".
Pour votre premier déplacement dans l'Hexagone depuis votre élection dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Avant de venir "nous voulions mettre en place nos institutions, mettre à exécution nos engagements: le redressement de la situation financière de la Polynésie qui était dans un état catastrophique. Nous avons pris des mesures de rigueur (réforme de la fiscalité, refonte du budget..).
Nous ne sommes pas venus pour la petite photo avec le président de la République, pour lui passer un collier autour du cou comme l'a fait mon prédécesseur (Oscar Temaru, ndlr) mais pour exposer nos dossiers et demander la solidarité de l'Etat, pas pour quémander des aides exceptionnelles".
Qu'avez-vous dit à vos interlocuteurs?
"Au ministre des Outremers, Victorin Lurel, "nous avons exposé le programme de sortie de crise et de rattrapage social. 30% de la population est au chômage, 70.000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, 15.000 emplois ont été perdus sous les indépendantistes. Il a assuré que si nous mettions ces efforts en oeuvre, l'Etat serait à nos côtés. Nous avons été reçus à l'Elysée, et par le Premier ministre.
Nous sommes Français comme les Corses, les Bretons ou les Alsaciens. Nous voulons que la solidarité nationale s'applique à la Polynésie".
Que demandez-vous?
"A l'époque de Jacques Chirac, nous avions un certain nombre de conventions (solidarité, santé, éducation) qui ont toutes été arrêtées par Nicolas Sarkozy. Nous demandons leur rétablissement. Nous ne savons pas pourquoi M. Sarkozy nous a punis. Enfin si, je le sais mais je ne peux pas le dire..."
"Nous demandons que l'on considère nos efforts, que nous représentons la France dans l'océan Pacifique, que nous sommes des autonomistes qui considérons que le seul salut de la Polynésie demeure au sein de la République française".
Pourquoi avoir demandé à François Hollande un référendum, après que l'ONU a inscrit la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser ?
"Nous avons dit clairement que si les Nations unies se hasardaient à organiser un scrutin d'autodétermination, ce serait une non participation à ce scrutin de près de 80%. Nous avons demandé un référendum pour qu'on en finisse avec cette histoire d'indépendance".
La victoire de votre parti vaut référendum ?
"Les Polynésiens ne sont pas fous ! Ils savent qu'avec l'indépendance - ils ont goûté du Oscar Temaru pendant 10 ans et il a conduit ce pays à la ruine totale! - c'est la misère ! En tahitien, il y a la traduction pour le mot pauvreté mais pas pour celui de misère parce que ça n'avait jamais existé. Aujourd'hui, ça existe et l'académie a trouvé un mot. Et c'est Oscar Temaru qui nous a menés là".
Les secteurs phare de l'économie sont en berne. Que faire?
"Il faut reconstruire notre industrie touristique: le nombre de touristes était de 270.000, il n'est plus que de 150.000 (...) Nous allons aménager un domaine de 40 hectares avec 1,5 km de front de mer pour en faire une zone touristique pouvant accueillir 2.000 chambres d'hôtel.
Quelles sont vos relations avec les partenaires régionaux en Asie ?
"Dans le cadre de la reconstruction du tourisme, nous avons proposé aux Chinois l'ouverture d'une ligne (aérienne) Shanghai-Papeete-Soa Paulo ou Santiago du Chili, un projet très favorablement accueilli par eux. Une délégation vient d'ailleurs début août en Polynésie.
Regrettez vous d'avoir permis la reprise des essais nucléaires ?
"Non, à l'époque on m'avait dit qu'il n'y avait aucun danger pour la santé des populations, et je pense que la Polynésie faisant partie intégrante de la République française devait apporter sa part dans la création de cette force de dissuasion. Je pense que les experts français ont fait le maximum pour préserver la santé des Polynésiens. Je suis intimement persuadé que si les experts avaient su qu'il y avait un danger, le président Jacques Chirac aurait lui-même arrêté immédiatement les essais".
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