PAPEETE, jeudi 27 février 2014. L’amiral Harry Harris, commandant de la flotte américaine dans le Pacifique est en visite en Polynésie française, pour rencontrer son homologue française la contre amirale Anne Cullerre, mais aussi les autorités du Pays, notamment le président Gaston Flosse.
Un entretien a eu lieu ce jeudi en fin de matinée à la présidence de Polynésie. La dernière visite d’un militaire américain de même rang sur le territoire date d’il y a 27 ans : l’amiral James Lyons avait alors rencontré le président polynésien, Gaston Flosse ! "Nous lui avons dit que nous déplorions le manque d’intérêt des américains dans le Pacifique" a déclaré, en souriant, le président polynésien à l’issue d’un entretien qui a duré environ 40 minutes dans son bureau.
L’intérêt des Américains pour la zone du Pacifique et sa bonne garde par la marine américaine est désormais manifeste depuis quelques mois. Il est prévu que d’ici 2020, 60% de la flotte américaine soit repositionnée dans le Pacifique dans le cadre d’une stratégie nommée clairement "Pacific Rebalance".
Actuellement, la flotte américaine du Pacifique compte 200 navires ou sous-marins, un millier d’avions et 140 000 agents (militaires et civils). En début de cette semaine, l’amiral Harry Harris était en visite officielle à Manille aux Philippines où il a été beaucoup question dans ses entretiens de la Chine, de son rayonnement et de sa montée en puissance dans le Pacifique. L’amiral Harry Harris a été nommé commandant de la flotte américaine du Pacifique en juin 2013 par le président Barak Obama et a pris ses fonctions en octobre dernier à la base de Pearl Harbor à Hawaii.
Un entretien a eu lieu ce jeudi en fin de matinée à la présidence de Polynésie. La dernière visite d’un militaire américain de même rang sur le territoire date d’il y a 27 ans : l’amiral James Lyons avait alors rencontré le président polynésien, Gaston Flosse ! "Nous lui avons dit que nous déplorions le manque d’intérêt des américains dans le Pacifique" a déclaré, en souriant, le président polynésien à l’issue d’un entretien qui a duré environ 40 minutes dans son bureau.
L’intérêt des Américains pour la zone du Pacifique et sa bonne garde par la marine américaine est désormais manifeste depuis quelques mois. Il est prévu que d’ici 2020, 60% de la flotte américaine soit repositionnée dans le Pacifique dans le cadre d’une stratégie nommée clairement "Pacific Rebalance".
Actuellement, la flotte américaine du Pacifique compte 200 navires ou sous-marins, un millier d’avions et 140 000 agents (militaires et civils). En début de cette semaine, l’amiral Harry Harris était en visite officielle à Manille aux Philippines où il a été beaucoup question dans ses entretiens de la Chine, de son rayonnement et de sa montée en puissance dans le Pacifique. L’amiral Harry Harris a été nommé commandant de la flotte américaine du Pacifique en juin 2013 par le président Barak Obama et a pris ses fonctions en octobre dernier à la base de Pearl Harbor à Hawaii.
Le Pacifique de "Hollywood à Bollywood et des Pingouins aux ours polaires"
Le Pacifique sud demeure-t-il une zone stratégique importante pour les Etats-Unis ?
Amiral Harry Harris : Oui, bien sûr. Nous considérons la totalité du Pacifique comme une zone stratégique. Ma zone de responsabilité pour le compte des Etats-Unis couvre toute la zone Pacifique, que l’on désigne de « Hollywood à Bollywood et des Pingouins aux ours polaires » parce qu’elle couvre l’Océan Pacifique et l’Océan Indien et du pôle nord au pôle sud. Donc le Pacifique sud est important comme l’ensemble Pacifique.
Nous avons des intérêts ici, dans la mesure où la sécurité de l’ensemble Pacifique est important pour la prospérité régionale. (…) Nous cherchons à travailler en collaboration avec l’armée française pour maintenir la paix dans le Pacifique.
Etes-vous inquiets de l’implantation de la Chine dans le Pacifique ?
Amiral Harry Harris : Je ne m’inquiète pas de la présence chinoise dans le Pacifique. Nous voulons construire des relations militaires solides et amicales avec la Chine. Et je suis convaincu de l’utilité d’une Chine forte et prospère avec des intentions ouvertes et transparentes. Je ne vois pas leur implantation dans le Pacifique comme une menace. Mais pour être franc, je suis inquiet du manque de transparence que je constate dans certains aspects du développement militaire de la Chine et j’apprécierais un peu plus de clarté au sujet de leurs intentions de développement. Mais pour tout dire je pense que le Pacifique est assez grand pour nous tous : France, Chine, Japon, Corée, Etats-Unis et toutes les autres nations régionales.
Quel est le but de votre mission en Polynésie française ?
Amiral Harry Harris : Je réponds à une invitation d’Anne Cullere (Contre-amiral, Commandant supérieur des forces armées en Polynésie française, NDLR). (…)
Aucun représentant de l’amirauté américaine n’a fait de visite en Polynésie depuis 27 ans. Qu’est-ce qui justifie votre visite aujourd’hui ?
Amiral Harry Harris : Vous devriez demander à tous les amiraux depuis 27 pourquoi ils ne sont pas venus. Je parlerais juste pour moi. Comme je l’ai dit plus tôt, je suis ici pour renforcer les liens entre la marine américaine et française dans le Pacifique.
J’ai pour ma part une relation de longue date avec la France, dans la mesure où ma précédente affectation était également en relation avec l’OTAN. Mais tout ce que nous faisons d’important ; tout ce que les Etats-Unis font d’important dans le Pacifique, la France en fait partie. La plus importante manœuvre de la marine militaire au monde, RAMPAC, est un exercice de haute envergure organisé à Hawaii auquel de nombreux pays sont invités et dans lequel la France est un collaborateur très importante. Il y a également différentes conférences : le Pacific symposium ; le symposium de Perth ; le JIDD (Jakarta international defense dialogue, NDLR) où la France à une place importante et cruciale dans la sécurité du Pacifique.
Peut-on envisager de nouveaux exercices militaires franco-américains, comme cela était le cas auparavant lorsque les marines venaient s’entraîner à Tautira ?
Contre Amiral Anne-Cullere : Ce que je peux dire, c’est que vous avez remarqué que les forces française en Polynésie française ont réduit leur format. Nous sommes actuellement à 1300 militaires et nous ne pouvons bien évidemment plus faire ce que nous faisions auparavant à deux-mille et quelques militaires. Actuellement en termes d’interactions avec nos homologues américains – l’amiral vient de vous en parler – nous participons au plus gros exercice naval américain qui s’appelle RIMPAC (Rim of the Pacific exercice), qui va se dérouler en juin de cette année. Nous participons régulièrement, l’amiral vous l’a dit également – mais ça c’est plus avec moi, avec l’Amiral – à différents forums internationaux dans la région.
Pou revenir sur les exercices, je n’ai clairement plus les moyens actuellement avec les forces, notamment terrestres, d’envoyer des sections à l’étranger. Par contre mon homologue en Nouvelle-Calédonie, qui a encore une capacité Armée de terre, peut lui, de son côté envoyer des sections s’entraîner et il le fait régulièrement avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. (…)
Pour résumer, en termes d’exercices, nous faisons moins dans le domaine terrestre mais nous faisons toujours autant dans le domaine naval.
Le Pacifique sud demeure-t-il une zone stratégique importante pour les Etats-Unis ?
Amiral Harry Harris : Oui, bien sûr. Nous considérons la totalité du Pacifique comme une zone stratégique. Ma zone de responsabilité pour le compte des Etats-Unis couvre toute la zone Pacifique, que l’on désigne de « Hollywood à Bollywood et des Pingouins aux ours polaires » parce qu’elle couvre l’Océan Pacifique et l’Océan Indien et du pôle nord au pôle sud. Donc le Pacifique sud est important comme l’ensemble Pacifique.
Nous avons des intérêts ici, dans la mesure où la sécurité de l’ensemble Pacifique est important pour la prospérité régionale. (…) Nous cherchons à travailler en collaboration avec l’armée française pour maintenir la paix dans le Pacifique.
Etes-vous inquiets de l’implantation de la Chine dans le Pacifique ?
Amiral Harry Harris : Je ne m’inquiète pas de la présence chinoise dans le Pacifique. Nous voulons construire des relations militaires solides et amicales avec la Chine. Et je suis convaincu de l’utilité d’une Chine forte et prospère avec des intentions ouvertes et transparentes. Je ne vois pas leur implantation dans le Pacifique comme une menace. Mais pour être franc, je suis inquiet du manque de transparence que je constate dans certains aspects du développement militaire de la Chine et j’apprécierais un peu plus de clarté au sujet de leurs intentions de développement. Mais pour tout dire je pense que le Pacifique est assez grand pour nous tous : France, Chine, Japon, Corée, Etats-Unis et toutes les autres nations régionales.
Quel est le but de votre mission en Polynésie française ?
Amiral Harry Harris : Je réponds à une invitation d’Anne Cullere (Contre-amiral, Commandant supérieur des forces armées en Polynésie française, NDLR). (…)
Aucun représentant de l’amirauté américaine n’a fait de visite en Polynésie depuis 27 ans. Qu’est-ce qui justifie votre visite aujourd’hui ?
Amiral Harry Harris : Vous devriez demander à tous les amiraux depuis 27 pourquoi ils ne sont pas venus. Je parlerais juste pour moi. Comme je l’ai dit plus tôt, je suis ici pour renforcer les liens entre la marine américaine et française dans le Pacifique.
J’ai pour ma part une relation de longue date avec la France, dans la mesure où ma précédente affectation était également en relation avec l’OTAN. Mais tout ce que nous faisons d’important ; tout ce que les Etats-Unis font d’important dans le Pacifique, la France en fait partie. La plus importante manœuvre de la marine militaire au monde, RAMPAC, est un exercice de haute envergure organisé à Hawaii auquel de nombreux pays sont invités et dans lequel la France est un collaborateur très importante. Il y a également différentes conférences : le Pacific symposium ; le symposium de Perth ; le JIDD (Jakarta international defense dialogue, NDLR) où la France à une place importante et cruciale dans la sécurité du Pacifique.
Peut-on envisager de nouveaux exercices militaires franco-américains, comme cela était le cas auparavant lorsque les marines venaient s’entraîner à Tautira ?
Contre Amiral Anne-Cullere : Ce que je peux dire, c’est que vous avez remarqué que les forces française en Polynésie française ont réduit leur format. Nous sommes actuellement à 1300 militaires et nous ne pouvons bien évidemment plus faire ce que nous faisions auparavant à deux-mille et quelques militaires. Actuellement en termes d’interactions avec nos homologues américains – l’amiral vient de vous en parler – nous participons au plus gros exercice naval américain qui s’appelle RIMPAC (Rim of the Pacific exercice), qui va se dérouler en juin de cette année. Nous participons régulièrement, l’amiral vous l’a dit également – mais ça c’est plus avec moi, avec l’Amiral – à différents forums internationaux dans la région.
Pou revenir sur les exercices, je n’ai clairement plus les moyens actuellement avec les forces, notamment terrestres, d’envoyer des sections à l’étranger. Par contre mon homologue en Nouvelle-Calédonie, qui a encore une capacité Armée de terre, peut lui, de son côté envoyer des sections s’entraîner et il le fait régulièrement avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. (…)
Pour résumer, en termes d’exercices, nous faisons moins dans le domaine terrestre mais nous faisons toujours autant dans le domaine naval.
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