PAPEETE, 26 février 2014 – Paris a annoncé la décision de Christiane Taubira, garde des Sceaux, de saisir prochainement la Commission de révision des condamnations pénales d’une demande de révision du procès "Pouvanaa ".
La Chancellerie déclare mercredi dans un communiqué de presse qu'"au vu des éléments, versés au soutien de la requête et issus des archives, sur le contexte politique et judiciaire de l’affaire, ainsi que des témoignages produits par l’avocat du territoire et recueillis de mai à juillet 2013, la garde des Sceaux a estimé que la requête devait être examinée par une autorité judiciaire indépendante, qui appréciera si ces éléments sont de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Pouvanaa a Oopa, avant de saisir la Cour de révision".
L'annonce est accueillie par les parlementaires polynésiens avec une satisfaction unanime alors que l'Assemblée nationale doit examiner le 27 février, une proposition de loi relative à la réforme des procédures de révision et de réexamen d’une condamnation pénale définitive.
Le sénateur souverainiste Richard Tuheiava rend mercredi un "hommage particulier à la lucidité et à la noblesse de l’actuelle garde des Sceaux qui (…) démontre qu’elle continue de prendre à cœur les séquelles de l’Histoire de nos Outremers" tandis que dans un communiqué de groupe adressé en milieu d’après-midi, les trois députés polynésiens annoncent leur "grande satisfaction" et "tiennent à saluer, tout particulièrement, le travail inlassable de M. Jean-Marc Régnault qui a rassemblé tous les éléments nécessaires à la décision de la garde des Sceaux".
La question de la révision du procès Pouvana fait l'unanimité dans la classe politique polynésienne.
Demandes réitérées
En juillet 2009, les représentants de l'Assemblée de Polynésie française avaient adopté à l'unanimité une première résolution en faveur de la création d'une commission d'enquête destinée à faire toute la lumière sur l'affaire Oopa et à solliciter la révision de son procès. Demande qui a incité le président Nicolas Sarkozy à ouvrir en avril 2012 le fonds d'archives Foccart, permettant à l’historien Jean-Marc Régnault, mandaté par l’Assemblée de Polynésie française, d'effectuer une recherche dont les conclusions ont donné lieu à l’adoption unanime, en février 2013, d’une seconde résolution de l'APF demandant à la garde des Sceaux l'ouverture d'une procédure de révision du procès de l’ancien parlementaire polynésien.
Aujourd'hui qualifié avec respect de "metua", à savoir "père et protecteur", Pouvanaa a Oopa est aussi considéré comme le précurseur de l'action politique polynésienne dans les années 40. Il est le père du mouvement souverainiste local.
Accusé d’avoir voulu provoquer l'incendie de Papeete en 1958 par fourniture de moyen, aide et assistance, détention d'armes à feu et de munitions sans autorisation, le député Pouvanaa a été condamné en octobre 1959 à 36.000 Fcfp d'amende, huit ans de prison et 15 ans d'exil puis déchu de son mandat de député en 1960.
Un procès que l’historien Jean-Marc Régnault soutient avoir été dicté par la raison d’Etat alors que Paris avait pris la décision de déplacer le centre d’expérimentations nucléaires français d'Algérie en Polynésie.
Gracié en novembre 1968 puis élu sénateur en 1971 après un retour plébiscité sur le fenua, le "metua" a consacré ses dernières années au combat pour sa réhabilitation en ne cessant de clamer son innocence. Il s’est éteint en janvier 1977. Une première requête familiale en révision avait été rejetée en novembre 1993.
La Chancellerie déclare mercredi dans un communiqué de presse qu'"au vu des éléments, versés au soutien de la requête et issus des archives, sur le contexte politique et judiciaire de l’affaire, ainsi que des témoignages produits par l’avocat du territoire et recueillis de mai à juillet 2013, la garde des Sceaux a estimé que la requête devait être examinée par une autorité judiciaire indépendante, qui appréciera si ces éléments sont de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Pouvanaa a Oopa, avant de saisir la Cour de révision".
L'annonce est accueillie par les parlementaires polynésiens avec une satisfaction unanime alors que l'Assemblée nationale doit examiner le 27 février, une proposition de loi relative à la réforme des procédures de révision et de réexamen d’une condamnation pénale définitive.
Le sénateur souverainiste Richard Tuheiava rend mercredi un "hommage particulier à la lucidité et à la noblesse de l’actuelle garde des Sceaux qui (…) démontre qu’elle continue de prendre à cœur les séquelles de l’Histoire de nos Outremers" tandis que dans un communiqué de groupe adressé en milieu d’après-midi, les trois députés polynésiens annoncent leur "grande satisfaction" et "tiennent à saluer, tout particulièrement, le travail inlassable de M. Jean-Marc Régnault qui a rassemblé tous les éléments nécessaires à la décision de la garde des Sceaux".
La question de la révision du procès Pouvana fait l'unanimité dans la classe politique polynésienne.
Demandes réitérées
En juillet 2009, les représentants de l'Assemblée de Polynésie française avaient adopté à l'unanimité une première résolution en faveur de la création d'une commission d'enquête destinée à faire toute la lumière sur l'affaire Oopa et à solliciter la révision de son procès. Demande qui a incité le président Nicolas Sarkozy à ouvrir en avril 2012 le fonds d'archives Foccart, permettant à l’historien Jean-Marc Régnault, mandaté par l’Assemblée de Polynésie française, d'effectuer une recherche dont les conclusions ont donné lieu à l’adoption unanime, en février 2013, d’une seconde résolution de l'APF demandant à la garde des Sceaux l'ouverture d'une procédure de révision du procès de l’ancien parlementaire polynésien.
Aujourd'hui qualifié avec respect de "metua", à savoir "père et protecteur", Pouvanaa a Oopa est aussi considéré comme le précurseur de l'action politique polynésienne dans les années 40. Il est le père du mouvement souverainiste local.
Accusé d’avoir voulu provoquer l'incendie de Papeete en 1958 par fourniture de moyen, aide et assistance, détention d'armes à feu et de munitions sans autorisation, le député Pouvanaa a été condamné en octobre 1959 à 36.000 Fcfp d'amende, huit ans de prison et 15 ans d'exil puis déchu de son mandat de député en 1960.
Un procès que l’historien Jean-Marc Régnault soutient avoir été dicté par la raison d’Etat alors que Paris avait pris la décision de déplacer le centre d’expérimentations nucléaires français d'Algérie en Polynésie.
Gracié en novembre 1968 puis élu sénateur en 1971 après un retour plébiscité sur le fenua, le "metua" a consacré ses dernières années au combat pour sa réhabilitation en ne cessant de clamer son innocence. Il s’est éteint en janvier 1977. Une première requête familiale en révision avait été rejetée en novembre 1993.
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