La faune marquisienne compte des trésors parmi ses espèces, dont le ducula galeata, plus connu sous le nom de ‘upe (prononcé « ou-pé »). Il y a vingt ans, du fait de la dégradation de son habitat naturel et d’une chasse intensive, sa population avait atteint le seuil critique de 300 oiseaux pour l’ensemble de l’archipel.
Des spécialistes d’espèces rares ont effectué des recherches sur cet oiseau endémique lequel avait bien failli disparaître durant les années 2000. Sa classification dans la catégorie des espèces animales endémiques s’imposait puisque sa population avait lourdement chuté. D’après de nombreux témoignages, de légendes ou tout simplement d’histoires d’habitants de l’île de Nuku hiva, il est possible que le nombre d’oiseaux ait atteint les 7 à 8000 oiseaux. Des chiffres difficiles à vérifier aujourd’hui puisque les données ont varié selon de récentes observations et l’étude du comportement de l’oiseau.
Parmi les chercheurs qui ont étudié le ‘Upe, Jolt Evva qui est aujourd’hui vétérinaire en Guadeloupe. Celui-ci avait réalisé un stage de quatre mois (du 3 mai au 5 septembre 1998) sur l’île de Nuku Hiva, au nord- est de l’archipel marquisien. Organisé par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), Jolt Evva a parcouru les grandes vallées de l’île comme celle de Aakapa où pendant plusieurs jours, il a pu suivre le déplacement et le comportement d’une petite dizaine d’oiseaux.
A l’époque, les habitants avaient cessé le braconnage mais le mal était déjà fait. Selon Mavae Tamarii, né ici-même et interrogé à ce moment-là, la consommation du ‘Upe a toujours fait partie des mœurs « personnellement, j’en mange depuis que je suis enfant. Et avant moi, il y a eu mes parents et grands-parents. Nous n’avions pas eu l’impression de faire disparaître cette espèce que nous connaissons depuis des siècles. »
La question de la sauvegarde de l’espèce paraissait imminente, devenant même le thème principal de l’étude menée par Jolt Evva dont voici un extrait :
« Des enquêtes informelles ont permis de mieux cerner le point de vue des Marquisiens sur la situation du ‘Upe et de déterminer l’importance des différents facteurs de risque. Il apparaît que la population locale a une grande considération pour le ‘Upe, traditionnellement inscrit dans le patrimoine culturel des Marquisiens, comme en témoignent des légendes ou d’anciennes pratiques. La chasse de cet oiseau respecté, bien qu’interdite de longue date, continue à être pratiquée, constituant la première cause de disparition de l’espèce. Si la modification du milieu par des végétaux et du gibier introduit a probablement eu des conséquences sur l’habitat du ‘Upe, cela s’est stabilisé à l’heure actuelle.
En revanche, les prédateurs tels les Rats noirs semblent être en augmentation et pourraient constituer en facteur de diminution non négligeable de la population de ‘Upe. Face à ces menaces et compte tenu de la grande fragilité de la population résiduelle de Ducula galeata à Nuku Hiva, deux types de mesures de protection doivent être menées de front : des actions de sauvegarde à court terme pour assurer la survie de l’espèce, pour cela la réintroduction d’un certain nombre d’individus sur l’île de Ua Huka paraît prometteuse si cette action est menée avec rigueur, l’élevage d’individus ex-situ étant également à envisager ; d’autre part, des actions à long terme visant à faire disparaître les facteurs de risque actuels doivent être entreprises, telles la sensibilisation de la population et une meilleure surveillance du statut sanitaire de la faune de l’île (introduction de rats, de pestes végétales…). »
Aujourd’hui, on trouve le ‘Upe sur les îles de Nuku Hiva et Ua Huka uniquement. Des ossements de cet oiseau ou d’une espèce proche ont été retrouvés sur Hiva Oa, Ua Huka et Tahuata, mais également dans les îles de la Société et aux îles Cook. En janvier 2000, l’intervention de la SOP Manu, la Société d’Ornithologie de Polynésie a permis la réintroduction de dix ‘Upe sur l’île de Ua Huka (Nord-Est des îles marquises) portant ainsi à une cinquantaine le nombre d'oiseaux. L’objectif était d’y constituer une population de sécurité. Selon les explications de la Société « Tous ont été revus régulièrement par la suite. Deux nids, deux juvéniles et deux oiseaux non marqués, susceptibles d’être nés sur Ua Huka ont été vu en 2003, lors de la deuxième phase de réintroduction pendant laquelle 4 nouveaux 'Upe de Nuku Hiva ont été relâchés sur Ua Huka. »
Un programme de réintroduction plus important est en cours de réflexion. Il pourrait être étendu sur l’ensemble de l’archipel cette fois-ci, mais pour le moment rien n’est sûr. Depuis la prise de conscience des marquisiens sur l’importance de repeupler les vallées de cet oiseau unique, le ‘Upe peut désormais voler à sa guise, sans être inquiété par l’homme. Toujours selon les spécialistes, l’objectif serait de comptabiliser 300 oiseaux supplémentaires « ce qui aura pour effet de garantir une évolution normale et sûre de ce bel oiseau à Nuku Hiva. »Enfin, la société d'ornithologie tient à préciser que le 'Upe est désormais sorti du statut dit "en danger critique d'extinction" après une croissance du nombre d'oiseaux. Ceci constitue un exemple unique en Polynésie française.
TP
Des spécialistes d’espèces rares ont effectué des recherches sur cet oiseau endémique lequel avait bien failli disparaître durant les années 2000. Sa classification dans la catégorie des espèces animales endémiques s’imposait puisque sa population avait lourdement chuté. D’après de nombreux témoignages, de légendes ou tout simplement d’histoires d’habitants de l’île de Nuku hiva, il est possible que le nombre d’oiseaux ait atteint les 7 à 8000 oiseaux. Des chiffres difficiles à vérifier aujourd’hui puisque les données ont varié selon de récentes observations et l’étude du comportement de l’oiseau.
Parmi les chercheurs qui ont étudié le ‘Upe, Jolt Evva qui est aujourd’hui vétérinaire en Guadeloupe. Celui-ci avait réalisé un stage de quatre mois (du 3 mai au 5 septembre 1998) sur l’île de Nuku Hiva, au nord- est de l’archipel marquisien. Organisé par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), Jolt Evva a parcouru les grandes vallées de l’île comme celle de Aakapa où pendant plusieurs jours, il a pu suivre le déplacement et le comportement d’une petite dizaine d’oiseaux.
A l’époque, les habitants avaient cessé le braconnage mais le mal était déjà fait. Selon Mavae Tamarii, né ici-même et interrogé à ce moment-là, la consommation du ‘Upe a toujours fait partie des mœurs « personnellement, j’en mange depuis que je suis enfant. Et avant moi, il y a eu mes parents et grands-parents. Nous n’avions pas eu l’impression de faire disparaître cette espèce que nous connaissons depuis des siècles. »
La question de la sauvegarde de l’espèce paraissait imminente, devenant même le thème principal de l’étude menée par Jolt Evva dont voici un extrait :
« Des enquêtes informelles ont permis de mieux cerner le point de vue des Marquisiens sur la situation du ‘Upe et de déterminer l’importance des différents facteurs de risque. Il apparaît que la population locale a une grande considération pour le ‘Upe, traditionnellement inscrit dans le patrimoine culturel des Marquisiens, comme en témoignent des légendes ou d’anciennes pratiques. La chasse de cet oiseau respecté, bien qu’interdite de longue date, continue à être pratiquée, constituant la première cause de disparition de l’espèce. Si la modification du milieu par des végétaux et du gibier introduit a probablement eu des conséquences sur l’habitat du ‘Upe, cela s’est stabilisé à l’heure actuelle.
En revanche, les prédateurs tels les Rats noirs semblent être en augmentation et pourraient constituer en facteur de diminution non négligeable de la population de ‘Upe. Face à ces menaces et compte tenu de la grande fragilité de la population résiduelle de Ducula galeata à Nuku Hiva, deux types de mesures de protection doivent être menées de front : des actions de sauvegarde à court terme pour assurer la survie de l’espèce, pour cela la réintroduction d’un certain nombre d’individus sur l’île de Ua Huka paraît prometteuse si cette action est menée avec rigueur, l’élevage d’individus ex-situ étant également à envisager ; d’autre part, des actions à long terme visant à faire disparaître les facteurs de risque actuels doivent être entreprises, telles la sensibilisation de la population et une meilleure surveillance du statut sanitaire de la faune de l’île (introduction de rats, de pestes végétales…). »
Aujourd’hui, on trouve le ‘Upe sur les îles de Nuku Hiva et Ua Huka uniquement. Des ossements de cet oiseau ou d’une espèce proche ont été retrouvés sur Hiva Oa, Ua Huka et Tahuata, mais également dans les îles de la Société et aux îles Cook. En janvier 2000, l’intervention de la SOP Manu, la Société d’Ornithologie de Polynésie a permis la réintroduction de dix ‘Upe sur l’île de Ua Huka (Nord-Est des îles marquises) portant ainsi à une cinquantaine le nombre d'oiseaux. L’objectif était d’y constituer une population de sécurité. Selon les explications de la Société « Tous ont été revus régulièrement par la suite. Deux nids, deux juvéniles et deux oiseaux non marqués, susceptibles d’être nés sur Ua Huka ont été vu en 2003, lors de la deuxième phase de réintroduction pendant laquelle 4 nouveaux 'Upe de Nuku Hiva ont été relâchés sur Ua Huka. »
Un programme de réintroduction plus important est en cours de réflexion. Il pourrait être étendu sur l’ensemble de l’archipel cette fois-ci, mais pour le moment rien n’est sûr. Depuis la prise de conscience des marquisiens sur l’importance de repeupler les vallées de cet oiseau unique, le ‘Upe peut désormais voler à sa guise, sans être inquiété par l’homme. Toujours selon les spécialistes, l’objectif serait de comptabiliser 300 oiseaux supplémentaires « ce qui aura pour effet de garantir une évolution normale et sûre de ce bel oiseau à Nuku Hiva. »Enfin, la société d'ornithologie tient à préciser que le 'Upe est désormais sorti du statut dit "en danger critique d'extinction" après une croissance du nombre d'oiseaux. Ceci constitue un exemple unique en Polynésie française.
TP
LE 'UPE ? KEZAKO ?
Le Carpophage des Marquises (Ducula galeata) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Columbidae.
Sa taille est de 55 cm. Mâle et femelle d’apparence identique, les ailes de la femelle sont plus courtes et elle est légèrement plus petite. La tête, le cou, la poitrine et le ventre sont gris, ce gris tire sur le blanc au niveau du front et devient franchement blanc sur la large excroissance, appelée cire, qui orne le dessus du bec. Le dos, les ailes et la queue sont bleu-ardoise. Les sous-caudales sont rouges. Les juvéniles ont des couleurs identiques, mais des reflets marrons sont visibles sur les ailes et le corps. Ils s’atténuent avec l’âge. L’iris des adultes est blanc, leur cire est bien développée ; l’iris des juvéniles est marron et leur cire est tout juste marquée.
HABITAT
Arbres des petites vallées de 250-1300 m d’altitude de part et d’autre des crêtes centrales.
VOIX
3 à 5 « kraaa » forts et successifs rappelant le cri des corvidés, émis surtout tôt le matin ou le soir. Certains individus peuvent émettre des ululements ou des roucoulements doux pendant 10 à 20 minutes. Des « kraaa » de faible intensité sont également émis pendant les interactions sociales.
ALIMENTATION
Fruits du maii (Terminalia catappa), pua enana (Fagraea berteroana), Goyavier (Psidium guajava), fē’ ī(Musa troglodytarum), motoi (Cananga odorata), aoa (Ficus prolixa), tou (Cordia subcordata), Faux-pistachier (Syzygium cumini) ; feuilles du maii ; fleurs du hau (Hibiscus tiliaceus) et du eva (Cerbera manghas) ; insectes.
REPRODUCTION
Probablement de mars-avril à septembre-octobre. Cependant, une période de reproduction étendue toute l’année n’est pas à exclure. Ponte d’un oeuf blanc (de 49 x 36 mm), dans un nid sommaire (structure plate en brindilles) construit dans un arbre (aoa, maii et Manguier Mangiferaindica) entre 5 et 20 m d’altitude.
STATUT DE PRODUCTION
L’espèce en danger d’extinction. C’est une des rares espèces d’oiseau qui est passée du stade critique au stade en danger ces dix dernières années dans le monde, et ceci grâce à la translocation (déplacement de l'espèce entre deux îles). Les principales menaces qui pèsent sur elle sont : 1) le braconnage (réalisé au fusil à plomb ou avec une arme de jet : un bâton, une arbalète, un fusil sous-marin car les upe, confiants et curieux se laissent approcher facilement mais cette menace semble avoir significativement diminué depuis la translocation ; 2) la disparition et dégradation des forêts ; 3) la prédation des jeunes et des nids par les rats noirs ; 4) la prédation des adultes et des juvéniles par les chats ; et 5) l’introduction d’un oiseau vecteur d’une maladie aviaire. Effectifs : 200 ± 100 sur Nuku Hiva selon les recensements successifs menés ces dernières années par différentes personnes.
L’espèce est inscrite en catégorie A, sur la liste des espèces protégées par la réglementation territoriale de Polynésie française Elle est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Sources : SOP Manu
Le Carpophage des Marquises (Ducula galeata) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Columbidae.
Sa taille est de 55 cm. Mâle et femelle d’apparence identique, les ailes de la femelle sont plus courtes et elle est légèrement plus petite. La tête, le cou, la poitrine et le ventre sont gris, ce gris tire sur le blanc au niveau du front et devient franchement blanc sur la large excroissance, appelée cire, qui orne le dessus du bec. Le dos, les ailes et la queue sont bleu-ardoise. Les sous-caudales sont rouges. Les juvéniles ont des couleurs identiques, mais des reflets marrons sont visibles sur les ailes et le corps. Ils s’atténuent avec l’âge. L’iris des adultes est blanc, leur cire est bien développée ; l’iris des juvéniles est marron et leur cire est tout juste marquée.
HABITAT
Arbres des petites vallées de 250-1300 m d’altitude de part et d’autre des crêtes centrales.
VOIX
3 à 5 « kraaa » forts et successifs rappelant le cri des corvidés, émis surtout tôt le matin ou le soir. Certains individus peuvent émettre des ululements ou des roucoulements doux pendant 10 à 20 minutes. Des « kraaa » de faible intensité sont également émis pendant les interactions sociales.
ALIMENTATION
Fruits du maii (Terminalia catappa), pua enana (Fagraea berteroana), Goyavier (Psidium guajava), fē’ ī(Musa troglodytarum), motoi (Cananga odorata), aoa (Ficus prolixa), tou (Cordia subcordata), Faux-pistachier (Syzygium cumini) ; feuilles du maii ; fleurs du hau (Hibiscus tiliaceus) et du eva (Cerbera manghas) ; insectes.
REPRODUCTION
Probablement de mars-avril à septembre-octobre. Cependant, une période de reproduction étendue toute l’année n’est pas à exclure. Ponte d’un oeuf blanc (de 49 x 36 mm), dans un nid sommaire (structure plate en brindilles) construit dans un arbre (aoa, maii et Manguier Mangiferaindica) entre 5 et 20 m d’altitude.
STATUT DE PRODUCTION
L’espèce en danger d’extinction. C’est une des rares espèces d’oiseau qui est passée du stade critique au stade en danger ces dix dernières années dans le monde, et ceci grâce à la translocation (déplacement de l'espèce entre deux îles). Les principales menaces qui pèsent sur elle sont : 1) le braconnage (réalisé au fusil à plomb ou avec une arme de jet : un bâton, une arbalète, un fusil sous-marin car les upe, confiants et curieux se laissent approcher facilement mais cette menace semble avoir significativement diminué depuis la translocation ; 2) la disparition et dégradation des forêts ; 3) la prédation des jeunes et des nids par les rats noirs ; 4) la prédation des adultes et des juvéniles par les chats ; et 5) l’introduction d’un oiseau vecteur d’une maladie aviaire. Effectifs : 200 ± 100 sur Nuku Hiva selon les recensements successifs menés ces dernières années par différentes personnes.
L’espèce est inscrite en catégorie A, sur la liste des espèces protégées par la réglementation territoriale de Polynésie française Elle est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Sources : SOP Manu
Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti