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Salon de l’agriculture à Paris : La vanille tahitensis pénalisée pour cause de retard

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Salon de l’agriculture à Paris : La vanille tahitensis pénalisée pour cause de retard
Les quelques producteurs polynésiens présents au Concours Général Agricole qui se tient actuellement à Paris, ne ramèneront malheureusement aucune médaille pour la vanille. En cause, un concours de circonstances obligeant les organisateurs parisiens à annuler le concours de l’or vert.

Cette année, la vanille de Tahiti n’aura donc aucune médaille au Salon de l’Agriculture, porte de Versailles. Les organisateurs du CGA (Concours Général Agricole) qui récompense les meilleurs produits du terroir, ont décidé de ne pas juger la vanille tahitienne car celle-ci n’était tout simplement pas représentée en nombre suffisant. Sur cinq échantillons expédiés sur place, un seul est parvenu sur la table du jury qui était pourtant prêt. Faute d’éléments exhaustifs, le concours a dû être annulé, au grand dam des producteurs qui étaient sur place, et des acheteurs. Seuls les échantillons de vanilla planifolia présentés par des producteurs calédoniens, plus connu sous l’appellation de vanille bourbon ont été jugés. La variété a remporté la médaille d’argent.

Selon certains producteurs comme Francky Tauatiti lequel possède la plus importante société de culture de vanille sous-ombrière de toute la Polynésie française, « c’est l’association de plusieurs éléments, un concours de circonstances qui ont engendré cette situation. » Parmi ces éléments, les difficultés et le retard d’acheminement des fameux échantillons de vanille, vers la France. « Sur à peu près 5 échantillons, deux seulement sont arrivés à Paris, mais un autre problème est venue se greffer à ce qui venait de se passer. La personne qui devait envoyer les échantillons au CGA, pour des raisons qui nous sont inconnues, n’a pas pu le faire. » Résultat, seul l’échantillon de Francky est parvenue à la table-test du jury. « Eh bien, vu qu’il n’y avait pas assez d’échantillons pour juger, les organisateurs ont annulé le concours, à l’exception de celui de la vanille calédonienne ».

Comme si cela ne suffisait pas, les producteurs polynésiens n’ont pas été installés au pavillon polynésien, une enceinte habituellement réservée aux professionnels du fenua. Cet autre élément n’a pas joué en faveur des producteurs de vanille. « C’est aussi cela qui a fait que les gens qui venaient au pavillon et ne nous voyant pas, se sont certainement dits que nous n’étions pas présents cette année. Or, ce n’était pas du tout le cas. »

Les producteurs locaux, ainsi que leurs revendeurs métropolitains ont déploré l’inaction et le manque de moyens mis à leur disposition. « Je pousse un coup de gueule, et je ne suis pas le seul, parce que le Territoire aurait pu nous soutenir. Ils n’ont même pas voulu envoyer un agent de l’EPIC Vanille, au Salon. » Toutefois, le jeune cultivateur relativise : « Il faut quand même dire que cette édition du CGA était mal organisée. En dehors de l’impossibilité de participer faute de temps et tout le reste, les producteurs partaient seuls. Il n’y avait pas de fédération entre nous. »

Joint à ce sujet, le ministère de l’agriculture polynésienne a confirmé les propos de Francky Tauatiti, mais a donné ses raisons : « Il est vrai que cette année, le ministre n’a pas souhaité soutenir ce salon car il a été décidé que pour 2014, tous les moyens financiers allaient être redéployés dans le nouveau plan de relance qui a déjà d’ailleurs commencé. Le ministre assume d’ailleurs cette décision. En fait, plutôt que de continuer à soutenir les salons à l’international, il semblait plus judicieux de lancer une campagne de régénération des cultures, comme la vanille, afin d’assurer tout d’abord une production fiable et constante sur le plan local. De ce fait, une subvention exceptionnelle a été accordée lors du vote du budget primitif 2014. Le montant alloué à ce programme est d’environ une centaine de millions. La logique voudrait que l’on assure d’abord la production au niveau local, avant de tourner à nouveau le regard vers l’étranger. Le ministère a d’ailleurs demandé le concours des principaux services tels que l’EPIC Vanille, Le Service du Développement Rural et la Chambre de l’Agriculture. »

Le programme fait appel à des agriculteurs spécialisés dans la vanille lesquels peuvent déposer leurs projets auprès de l’EPIC Vanille, en charge de la réception et de l’instruction des demandes. Suite à cela, les jeunes plants de vanille seront attribués puis plantés. Le ministère n’exclue pas de collaborer à nouveau au grand Salon de l’Agriculteur parisien, mais a choisi la prudence et la continuité sur le long terme. La majorité des plants actuels ont déjà plus de 10 ans d’âge et ne produiront donc plus suffisamment d’ici quelques temps, d’où cette nécessité de préparer de nouvelles cultures.

En attendant, les cultivateurs devront prendre leur mal en patience où se prendre en main sans l’aide du Pays pour les raisons indiquées plus haut. Mais la vanille n’est pas en perte de vitesse dans sa commercialisation puisque la Polynésie est la seule collectivité d’Outre-Mer qui fournit a elle seule plus d’une quarantaine de tonnes de gousses de vanille tahitensis, alors que les autres départements et la Nouvelle-Calédonie en fournissent moins, même réunis, environ 5 tonnes . L’an dernier, la firme Hotu Vanilla de Raiatea avait remporté la médaille d’or du meilleur produit Médaillé d'Or au Concours Général Agricole 2013 décerné au Salon Internationale de l'Agriculture à Paris - Portes de Versailles. En Polynésie, la vanille fait vivre près de 700 familles, soit environ 3000 personnes. L’objectif est de fournir 100 tonnes de gousses d’ici 2016.

TP



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