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La pêche commerciale de rori rouverte dans certains lagons des Tuamotu

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La pêche commerciale de rori rouverte dans certains lagons des Tuamotu
PAPEETE, mercredi 19 février 2014. L’holothurie, plus connue sous le nom de rori ou encore le concombre de mer, est une espèce marine particulièrement convoitée en raison de sa rareté et de son prix d'achat par les amateurs. En Polynésie française en novembre 2012, les représentants de l’assemblée de Polynésie française avaient adopté une délibération mettant en place des mesures de protection de l’espèce conduisant à la fermeture de la collecte des rori à des fins commerciales dans tous les lagons polynésiens. Finalement, moins d’un an et demi plus tard, le nouveau gouvernement polynésien vient d’autoriser de nouveau la pêche commerciale de ces rori, en vue de leur exportation, dans une quinzaine d’atolls des Tuamotu. Sont concernés Apataki, Aratika, Fakarava, Faaite, Makemo, Manihi, Toau, Motutonga, Nihiru, Raraka, Tahanea, Taenga, Marutae, Raraka.

Pour l’instant, cinq espèces de rori sont de nouveau autorisées pour une exploitation commerciale : rori titi blanc, rori titi noir, rori ananas, rori ruahine, rori papa’o. L’ouverture est autorisée du 1er mars au 31 octobre 2013 après inscription des personnes qui souhaitent se lancer dans cette exploitation auprès des Comités locaux de gestion. Dans chaque atoll, ce Comité de gestion (composé des pêcheurs de rori, de deux représentants de la commune et d’autres représentants de la perliculture ou de la pêche lagonaire) devra assurer le suivi de la réglementation de cette collecte de rori. Pour que la pêche soit officiellement ouverte dans un des lagons concernés, il faudra qu’une convention soit signée entre le Comité local et la direction des ressources marines et minières de la Polynésie française. Le Comité local devra vérifier que la réglementation est appliquée (pêche à la main uniquement, taille minimale des rori) et contrôler également les expéditions, car des quotas ont été fixés par espèce et par île (en nombre de rori pour chacune des cinq espèces autorisées). «Il s’agit de quotas fixés empiriquement et qu’il faudra certainement ajuster. Pour l’instant, on ne sait pas quelle est la quantité de la ressource dans chacun des lagons, ni ce qui a été prélevé précédemment. Il n’y a pas eu de statistique précise» explique un responsable de la Direction des ressources marines et minières (DRMM). On peut donc seulement espérer que les presque dix-huit mois de répit accordés aux rori polynésiens auront été suffisants pour reconstituer les stocks.

En octobre 2012, lors du débat des représentants de l’assemblée de Polynésie, le ministre des affaires maritimes de l’époque, Temauri Foster avait cité quelques chiffres impressionnants. De trois tonnes en 2008, les exportations de rori polynésien vers l’Asie (74% vers Taiwan et 24% vers Hong Kong) étaient passées à 28 tonnes en 2009, 56 tonnes en 2010 et 125 tonnes en 2011. Les fluctuations des prix étaient également impressionnantes et on comprend mieux l’intérêt marchand de cette pêche : selon les espèces de rori (il en existe une dizaine), les années ou la qualité. Le rori séché étant le plus cher : 2 000 Fcfp le kilo en 2008, 1 880 Fcfp le kilo en 2010, 2 700 Fcfp en 2011. Le record devant certainement être atteint en 2012 puisque au mois de juin, le kilo de rori séché se vendait à l’export à 4 193 Fcfp le kilo.

Après ce débat à l’assemblée de Polynésie, la pêche commerciale des rori avait été suspendue à partir de novembre 2012 pour permettre la mise en place de mesures de gestion et de suivi, nécessaires pour assurer la pérennité de cette exploitation. C’est la vocation des Comités locaux de gestion et du relais qu’ils assureront avec la Direction des ressources marines et minières. En revanche aucune étude poussée n’a été menée, depuis, sur l’état de la ressource. Il n’y a pas eu de recensement effectué. «En novembre 2012 la pêche commerciale des rori était interdite dans tous les lagons. Là, elle est rouverte, par arrêté ministériel, dans quelques zones» poursuit encore ce responsable de la DRMM. La réouverture de la pêche et son encadrement assuré, par espèce et par île, sera un moyen de récolter de précieuses données sur les ressources disponibles en Polynésie. «On a une idée seulement de l’abondance des diverses espèces de rori. On sait par exemple que certaines îles ont été surexploitées comme Fakarava ou Faaite. Pour elles, les quotas autorisés sont nécessairement plus limités». La pêche ou la récolte de rori pourra être autorisée par le Comité local à quiconque souhaitera se lancer dans cette activité en sachant que les espèces les moins recherchées sont à fleur de platier alors que les espèces à très forte valeur ajoutée se trouvent en profondeur et nécessitent d’être un plongeur confirmé.

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