PORT-VILA, mardi 9 juillet 2013 (Flash d’Océanie) – Une série de crimes violents ayant entraîné la mort de plusieurs personnes dans la capitale de Vanuatu et ses environs a suscité, lundi, une réaction populaire de protestations et une marche silencieuse à laquelle ont participé quelque cinq cent personnes, accompagnant le cercueil de la dernière victime en date.
La plupart des participants à cette marche étaient des membres de l’influente communauté des résidents de Port-Vila originaires de l’île d’Ambae (Nord-est de l’archipel), d’où venait la victime, morte à la suite d’une rixe le week-end dernier.
Certains des manifestants, au cours de cette marche, ont demandé que des dédommagements soient versés à la famille de la victime ainsi qu’à sa communauté, rapporte la presse locale.
À l’origine de cet affrontement fatal : un querelle de voisinage due au bruit des voisins de la victime, sur fond d’alcoolisation, dans le quartier populaire d’Ohlen.
Le corps a été retrouvé portant des blessures mortelles probablement causées par une hache, selon les premiers éléments recueillis par la police.
Quatre suspects ont été arrêtés en début de semaine.
Ils devraient comparaître fin juillet 2013, selon les forces de l’ordre qui précisent qu’un autre individu, recherché, est toujours en fuite.
Depuis, les autorités coutumières présentes à Port-Vila, que ce soit celles de la communauté d’Ambae, mais aussi celles du Conseil National des Chefs (Malvatumauri), dont le Président, le Chef Tirsupe, a exhorté le gouvernement à tenir compte des « signaux » envoyés par le public de Port-Vila.
Il condamne aussi cette recrudescence de comportements « inacceptables ».
Au cours des dernières semaines, deux homicides ont eu lieu, presque coup sur coup, dans des circonstances particulièrement violentes, avec à chaque fois pour victimes de jeunes femmes.
L’une des victimes, âgée de 21 ans, était enceinte de huit mois et est morte sous les coups de couteau de son compagnon, dans les environs de Port-Vila, samedi 29 juin 2013.
Le corps de l’autre femme a été retrouvé flottant dans une rivière, sur l’île d’Anatom (extrême Sud de l’archipel).
Le suspect numéro un, le compagnon de la victime, dont le casier judiciaire était déjà copieusement fourni, est depuis toujours en fuite et refuse de se livrer aux forces de l’ordre.
Plusieurs habitants de l’île, dont des chefs coutumiers de premier plan, ont néanmoins admis que cet individu avait pris contact avec eux, la nuit tombée, en essayant de négocier leur protection.
La police a depuis renouvelé ses appels au fugitif afin qu’il se livre aux autorités.
Il a aussi rappelé à la population qu’elle ne devait en aucun cas abriter un fugitif faisant l’objet d’un mandat d’arrêt.
Cette vague de crimes avait suscité, fin juin 2013, des commentaires en faveur d’un établissement de la peine de mort dans cet archipel pour les criminels les plus endurcis.
Ces propos émanaient de Silas Yatan, alors ministre de la justice et des services communautaires, et qui a depuis été délesté de son portefeuille par le Premier ministre de Vanuatu, Moana Carcasses.
Motif officiel : un souci de « stabilité politique » et de « répartition équitable des portefeuilles » (entre députés des différentes provinces de l’archipel), a nommé ministre de la justice M. Daniel Toara (député de l’île de Tongoa, province de Shefa où se trouve la capitale Port-Vila).
En guise de consolation, Silas Yatan s’est vu confier le titre de secrétaire d’État auprès du Premier ministre.
M. Yatan, en évoquant la peine capitale, n’avait pas caché qu’il avait été fortement inspiré par la récente décision papoue prise par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée de remettre en vigueur la peine capitale.
Contrairement à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la peine de mort n’a jamais figuré dans le Code Pénal de Vanuatu.
M. Yatan avait hérité du portefeuille de la justice à la faveur d’un précédent remaniement ministériel, survenu le 10 mai 2013, quelques semaines seulement après l’accession au pouvoir de M. Carcasses, le 23 mars 2013
M. Carcasses annonçait alors le limogeage de son ministre des finances, le vétéran de la politique Willie Jimmy, qu’il soupçonnait de fomenter une défection.
Dans la foulée, M. Carcasses avait annoncé le remplacement de M. Jimmy, chef de file du parti libéral, par celui qui jusque là occupait les fonctions de ministre de la justice, Maki Simelum (Vanuaaku Pati).
Silas Yatan (député du parti des Verts de M. Carcasses) avait été désigné pour reprendre le portefeuille de la justice laissé vacant par M. Simelum.
Moana Carcasses a été élu Premier ministre de Vanuatu par le Parlement le 23 mars 2013, en remplacement de Sato Kilman qui, menacé par une motion de censure, avait présenté sa démission deux jours auparavant.
Le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a adopté fin mai 2013 une série d’amendements visant à durcir l’arsenal pénal pour les crimes graves, et en particulier la réactivation effective de la peine de mort.
Cette décision a suscité de nombreuses et vives réactions internationales, sous forme de condamnations.
L’ONG Amnesty International, notamment, a rappelé sa conviction selon laquelle la peine capitale est un acte « barbare » et ne serait pas efficace pour dissuader les préparateurs de crimes violents.
L’objectif affiché du gouvernement papou et de son Premier ministre Peter O’Neill, en faisant passer ces nouveaux textes, est de lutter contre une vague de crimes graves, dont des exécutions sommaires de personnes accusées d’actes de sorcellerie, ou encore des viols en réunion et des attaques à main armée dans ce pays de plus de sept millions d’habitants.
Pour ces crimes, l’amendement voté mardi prévoit désormais la peine de mort, avec comme méthodes d’exécutions un éventail allant de la pendaison à l’électrocution en passant par l’injection létale et même le peloton d’exécution.
Ces derniers mois, plusieurs femmes, accusées de sorcellerie et d’être responsables de la mort inexpliquée de membres de la communauté, ont été exultées publiquement de manière extrajudiciaire, et pour certaines brûlées vives et décapitées.
« La peine capitale va à l’encontre du droit à la vie, ainsi que de celui à ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants », a affirmé Kate Schuetze, de la branche Océanie d’Amnesty International.
Elle estime par ailleurs que si le gouvernement papou voulait vraiment prendre des mesures efficaces, alors il devrait investir dans la modernisation de son arsenal juridique, de sa police et de son appareil judiciaire.
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits humains, avant même l’adoption de ces amendements aux lois existantes, dans un pays où la peine de mort n’avait pas été appliquée depuis les années 1950, mais où cette peine n’avait jamais formellement été abrogée, condamnait déjà, il y a quelques jours et par avance, une mesure « régressive ».
Dans la proche région de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Australie a elle aussi exprimé son « regret », par la voie de la Première ministre Julia Gillard qui rappelle que son pays est opposé à la peine de mort « dans tous les pays, pas seulement en Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
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La plupart des participants à cette marche étaient des membres de l’influente communauté des résidents de Port-Vila originaires de l’île d’Ambae (Nord-est de l’archipel), d’où venait la victime, morte à la suite d’une rixe le week-end dernier.
Certains des manifestants, au cours de cette marche, ont demandé que des dédommagements soient versés à la famille de la victime ainsi qu’à sa communauté, rapporte la presse locale.
À l’origine de cet affrontement fatal : un querelle de voisinage due au bruit des voisins de la victime, sur fond d’alcoolisation, dans le quartier populaire d’Ohlen.
Le corps a été retrouvé portant des blessures mortelles probablement causées par une hache, selon les premiers éléments recueillis par la police.
Quatre suspects ont été arrêtés en début de semaine.
Ils devraient comparaître fin juillet 2013, selon les forces de l’ordre qui précisent qu’un autre individu, recherché, est toujours en fuite.
Depuis, les autorités coutumières présentes à Port-Vila, que ce soit celles de la communauté d’Ambae, mais aussi celles du Conseil National des Chefs (Malvatumauri), dont le Président, le Chef Tirsupe, a exhorté le gouvernement à tenir compte des « signaux » envoyés par le public de Port-Vila.
Il condamne aussi cette recrudescence de comportements « inacceptables ».
Au cours des dernières semaines, deux homicides ont eu lieu, presque coup sur coup, dans des circonstances particulièrement violentes, avec à chaque fois pour victimes de jeunes femmes.
L’une des victimes, âgée de 21 ans, était enceinte de huit mois et est morte sous les coups de couteau de son compagnon, dans les environs de Port-Vila, samedi 29 juin 2013.
Le corps de l’autre femme a été retrouvé flottant dans une rivière, sur l’île d’Anatom (extrême Sud de l’archipel).
Le suspect numéro un, le compagnon de la victime, dont le casier judiciaire était déjà copieusement fourni, est depuis toujours en fuite et refuse de se livrer aux forces de l’ordre.
Plusieurs habitants de l’île, dont des chefs coutumiers de premier plan, ont néanmoins admis que cet individu avait pris contact avec eux, la nuit tombée, en essayant de négocier leur protection.
La police a depuis renouvelé ses appels au fugitif afin qu’il se livre aux autorités.
Il a aussi rappelé à la population qu’elle ne devait en aucun cas abriter un fugitif faisant l’objet d’un mandat d’arrêt.
Cette vague de crimes avait suscité, fin juin 2013, des commentaires en faveur d’un établissement de la peine de mort dans cet archipel pour les criminels les plus endurcis.
Ces propos émanaient de Silas Yatan, alors ministre de la justice et des services communautaires, et qui a depuis été délesté de son portefeuille par le Premier ministre de Vanuatu, Moana Carcasses.
Motif officiel : un souci de « stabilité politique » et de « répartition équitable des portefeuilles » (entre députés des différentes provinces de l’archipel), a nommé ministre de la justice M. Daniel Toara (député de l’île de Tongoa, province de Shefa où se trouve la capitale Port-Vila).
En guise de consolation, Silas Yatan s’est vu confier le titre de secrétaire d’État auprès du Premier ministre.
M. Yatan, en évoquant la peine capitale, n’avait pas caché qu’il avait été fortement inspiré par la récente décision papoue prise par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée de remettre en vigueur la peine capitale.
Contrairement à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la peine de mort n’a jamais figuré dans le Code Pénal de Vanuatu.
M. Yatan avait hérité du portefeuille de la justice à la faveur d’un précédent remaniement ministériel, survenu le 10 mai 2013, quelques semaines seulement après l’accession au pouvoir de M. Carcasses, le 23 mars 2013
M. Carcasses annonçait alors le limogeage de son ministre des finances, le vétéran de la politique Willie Jimmy, qu’il soupçonnait de fomenter une défection.
Dans la foulée, M. Carcasses avait annoncé le remplacement de M. Jimmy, chef de file du parti libéral, par celui qui jusque là occupait les fonctions de ministre de la justice, Maki Simelum (Vanuaaku Pati).
Silas Yatan (député du parti des Verts de M. Carcasses) avait été désigné pour reprendre le portefeuille de la justice laissé vacant par M. Simelum.
Moana Carcasses a été élu Premier ministre de Vanuatu par le Parlement le 23 mars 2013, en remplacement de Sato Kilman qui, menacé par une motion de censure, avait présenté sa démission deux jours auparavant.
Le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a adopté fin mai 2013 une série d’amendements visant à durcir l’arsenal pénal pour les crimes graves, et en particulier la réactivation effective de la peine de mort.
Cette décision a suscité de nombreuses et vives réactions internationales, sous forme de condamnations.
L’ONG Amnesty International, notamment, a rappelé sa conviction selon laquelle la peine capitale est un acte « barbare » et ne serait pas efficace pour dissuader les préparateurs de crimes violents.
L’objectif affiché du gouvernement papou et de son Premier ministre Peter O’Neill, en faisant passer ces nouveaux textes, est de lutter contre une vague de crimes graves, dont des exécutions sommaires de personnes accusées d’actes de sorcellerie, ou encore des viols en réunion et des attaques à main armée dans ce pays de plus de sept millions d’habitants.
Pour ces crimes, l’amendement voté mardi prévoit désormais la peine de mort, avec comme méthodes d’exécutions un éventail allant de la pendaison à l’électrocution en passant par l’injection létale et même le peloton d’exécution.
Ces derniers mois, plusieurs femmes, accusées de sorcellerie et d’être responsables de la mort inexpliquée de membres de la communauté, ont été exultées publiquement de manière extrajudiciaire, et pour certaines brûlées vives et décapitées.
« La peine capitale va à l’encontre du droit à la vie, ainsi que de celui à ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants », a affirmé Kate Schuetze, de la branche Océanie d’Amnesty International.
Elle estime par ailleurs que si le gouvernement papou voulait vraiment prendre des mesures efficaces, alors il devrait investir dans la modernisation de son arsenal juridique, de sa police et de son appareil judiciaire.
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits humains, avant même l’adoption de ces amendements aux lois existantes, dans un pays où la peine de mort n’avait pas été appliquée depuis les années 1950, mais où cette peine n’avait jamais formellement été abrogée, condamnait déjà, il y a quelques jours et par avance, une mesure « régressive ».
Dans la proche région de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Australie a elle aussi exprimé son « regret », par la voie de la Première ministre Julia Gillard qui rappelle que son pays est opposé à la peine de mort « dans tous les pays, pas seulement en Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
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