Witi Ihimaera n’est pas un grand adepte de la conférence. Pour parler de ses œuvres et de ses productions, cet écrivain new-zéalandais qui participe à son premier FIFO comme membre du jury, a préféré tenir ce mardi à la Maison de la Culture une conversation avec son amie, Deborah Walker Morrison, l’une des seules enseignantes d’arts en Nouvelle Zélande qui soit d’origine maori. Une discussion passionnante et originale de plus d’une heure entre deux personnalités emblématiques du paysage maori…
Witi Ihimaera fait figure de pionner dans la littérature autochtone, il est le premier écrivain maori à avoir publié un livre, Tangi, et un receuil de nouvelles, Pounamu Pounamu, dans les années 70. S’en sont suivis d’autres recueils, d’autres nouvelles, des anthologies et mêmes des compositions d’opéra. Dans la majorité de ses oeuvres, dont la plus célèbre est Whale Rider (traduit en France sous le nom de Paï) qui a connu un succès mondial grâce à son adaptation cinématographique, Witi Ihimaera s’inspire de son expérience personnelle et explore les conflits entre les valeurs culturelles des Maori et des Pakehas, les blancs d’origine européene.
Au milieu d’un public peu nombreux mais attentif, les deux amis reviennent sur le voyage extraordinaire des ancêtres Maori. « Leur périple a commencé en Tanzanie puis à Taiwaïn pour se finir à Tahiti. Les Polynésiens sont un peuple jeune, peut être même le plus jeune. Il est important de raconter son histoire et, aussi, ses petites histoires », explique l’écrivain en se rappellant une anecdote d’enfance. « Une fois en revenant de l’école, ma grand mère paternelle m’a demandé ce que les blancs avaient bien pu m’apprendre ? J’ai répondu qu’ils nous avaient raconté une comptine, celle d’une femme qui montait la colline pour aller chercher de l’eau dans le puits. Elle les a traités d’idiots : pourquoi construire un puits en haut d’une colline ? Pour elle, j’allais dans une école qui appartenait à un monde construit à l’envers et dans lequel rien n’avait de sens ». C’est certainement pour cette raison que ce maori, né dans la ville de Whangara au nord-est de la Nouvelle-Zélande, porte beaucoup d’importance à la question de l’authenticité. « Avant les années 70, il n’y avait aucun réalisateur ou historien d’origine maori, explique Witi Ihimaera qui se dit choqué par l’absence de réalisateurs tahitiens au FIFO, Si je veux écrire aujourd’hui sur la Polynésie, je dois d’abord passer par la culture française. Il faut que la culture polynésienne soit portée par des Polynésiens ».
L’allure mince, Deborah Walker Morrison dont l’ami ne cesse de louer la beauté de ses yeux bleus et de sa peau porcelaine, revient alors sur les thèmes abordés par l’auteur dans ses livres. Pour illustrer leur conversation, les deux vieux amis, originaires d’une tribu différente mais au lien familial commun, passent quelques extraits des films adaptés des œuvres de Witi Ihimaera : White Lies (2013) et Kawa (2009). Le premier, nominé aux Oscars, raconte l’histoire d’une femme maori, médecin et sage femme de sa tribu, à qui une riche blanche aux nombreux secrets fait appel. Ici, Witi Ihimaera soulève les problèmes et l’incompréhension entre les deux cultures. Le second film, récompensé par le « National Geographic Film » comme le meilleur film indigène de Nouvelle-Zélande, dépeind la vie d’un père de famille maori qui révèle son homosexualité dans un monde traditionnel où les responsabilités familiales englobent plusieurs générations. L’auteur met le doigt sur une question délicate : l’homophobie. Enfin, dans un troisième extrait tiré de sa prochaine adaptation, The Patriarch, Witi Ihimeara revient sur les années 50, celles de l’explosion de l’urbanisation et des richesses mais celles aussi des conflits internes qui ont divisé la communauté maori. Le point commun de tous ces films : la place centrale du maori. Depuis presque quarante ans, Witi Ihimaera s’est donné comme devoir d’être le porte-parole de ses ancêtres, de sa culture, de ce qu’il est… Avec comme ultime espoir que les voix maoris et pakehas se feront dans le futur entendre à force égale.
Witi Ihimaera fait figure de pionner dans la littérature autochtone, il est le premier écrivain maori à avoir publié un livre, Tangi, et un receuil de nouvelles, Pounamu Pounamu, dans les années 70. S’en sont suivis d’autres recueils, d’autres nouvelles, des anthologies et mêmes des compositions d’opéra. Dans la majorité de ses oeuvres, dont la plus célèbre est Whale Rider (traduit en France sous le nom de Paï) qui a connu un succès mondial grâce à son adaptation cinématographique, Witi Ihimaera s’inspire de son expérience personnelle et explore les conflits entre les valeurs culturelles des Maori et des Pakehas, les blancs d’origine européene.
Au milieu d’un public peu nombreux mais attentif, les deux amis reviennent sur le voyage extraordinaire des ancêtres Maori. « Leur périple a commencé en Tanzanie puis à Taiwaïn pour se finir à Tahiti. Les Polynésiens sont un peuple jeune, peut être même le plus jeune. Il est important de raconter son histoire et, aussi, ses petites histoires », explique l’écrivain en se rappellant une anecdote d’enfance. « Une fois en revenant de l’école, ma grand mère paternelle m’a demandé ce que les blancs avaient bien pu m’apprendre ? J’ai répondu qu’ils nous avaient raconté une comptine, celle d’une femme qui montait la colline pour aller chercher de l’eau dans le puits. Elle les a traités d’idiots : pourquoi construire un puits en haut d’une colline ? Pour elle, j’allais dans une école qui appartenait à un monde construit à l’envers et dans lequel rien n’avait de sens ». C’est certainement pour cette raison que ce maori, né dans la ville de Whangara au nord-est de la Nouvelle-Zélande, porte beaucoup d’importance à la question de l’authenticité. « Avant les années 70, il n’y avait aucun réalisateur ou historien d’origine maori, explique Witi Ihimaera qui se dit choqué par l’absence de réalisateurs tahitiens au FIFO, Si je veux écrire aujourd’hui sur la Polynésie, je dois d’abord passer par la culture française. Il faut que la culture polynésienne soit portée par des Polynésiens ».
L’allure mince, Deborah Walker Morrison dont l’ami ne cesse de louer la beauté de ses yeux bleus et de sa peau porcelaine, revient alors sur les thèmes abordés par l’auteur dans ses livres. Pour illustrer leur conversation, les deux vieux amis, originaires d’une tribu différente mais au lien familial commun, passent quelques extraits des films adaptés des œuvres de Witi Ihimaera : White Lies (2013) et Kawa (2009). Le premier, nominé aux Oscars, raconte l’histoire d’une femme maori, médecin et sage femme de sa tribu, à qui une riche blanche aux nombreux secrets fait appel. Ici, Witi Ihimaera soulève les problèmes et l’incompréhension entre les deux cultures. Le second film, récompensé par le « National Geographic Film » comme le meilleur film indigène de Nouvelle-Zélande, dépeind la vie d’un père de famille maori qui révèle son homosexualité dans un monde traditionnel où les responsabilités familiales englobent plusieurs générations. L’auteur met le doigt sur une question délicate : l’homophobie. Enfin, dans un troisième extrait tiré de sa prochaine adaptation, The Patriarch, Witi Ihimeara revient sur les années 50, celles de l’explosion de l’urbanisation et des richesses mais celles aussi des conflits internes qui ont divisé la communauté maori. Le point commun de tous ces films : la place centrale du maori. Depuis presque quarante ans, Witi Ihimaera s’est donné comme devoir d’être le porte-parole de ses ancêtres, de sa culture, de ce qu’il est… Avec comme ultime espoir que les voix maoris et pakehas se feront dans le futur entendre à force égale.
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