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Alcatel-Lucent et Vanuatu signent pour un nouveau câble sous-marin à haut débit

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Alcatel-Lucent et Vanuatu signent pour un nouveau câble sous-marin à haut débit
PARIS, vendredi 24 janvier 2014 (Flash d’Océanie) – Le géant Alcatel-Lucent et la société Interchange, basée à Vanuatu, ont annoncé en milieu de semaine un accord portant sur l’installation d’un nouveau câble sous-marin à haut débit qui, sur une longueur de quelque trois mille kilomètres, devrait relier Vanuatu, les îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Selon les promoteurs de ce projet, qui vise à réduire la fracture numérique et à « soutenir la création d’un environnement favorable à une croissance économique et sociale durable » dans les îles du Pacifique, vient s’adosser sur une bretelle tirée, fin 2013, entre les îles Fidji et Vanuatu et qui doit entrer en exploitation commerciale dans les jours à venir.
Cette bretelle d’un peu plus de douze cents cinquante kilomètres, elle aussi commandée par Interchange et installée physiquement par le navire spécialisé d’Alcatel-Lucent, l’ « Île de Ré », représentait une dérivation du grand câble historique trans-Pacifique Southern Cross, lui-même installé à la fin des années 1990 et qui relie la côte Ouest des États-Unis à l’Australie, en passant par la Nouvelle-Zélande et Fidji.
Baptisé « ICN1 », ce tronçon Suva/Port-Vila aurait coûté 30 millions de dollars US ? affirme Interchange.
Le nouveau projet Port-Vila/Port Moresby (ICN2) devrait aussi permettre de relier d’autres îles de Vanuatu, Espiritu Santo (Nord de l’archipel) et Tanna (Sud), à mi-chemin entre la capitale vanuatuane Port-Vila et Honiara, capitale des îles Salomon, ainsi qu’en bout de course Nouméa (Nouvelle-Calédonie, selon une carte fournie par les promoteurs.

« Conçu pour fonctionner dans un premier temps à 40 gigabits par seconde (Gbits/s) puis pour atteindre, à terme, une capacité de 1,2 térabit par seconde, il augmentera les débits Internet des fournisseurs de services actuels et futurs pour contribuer au déploiement d’applications dans les domaines de l’e-santé, l’e-éducation, les communications gouvernementales et le tourisme. Il aidera également la république de Vanuatu à renforcer son positionnement en tant que grand centre d’e-business », précise Alcatel-Lucent dans un communiqué.
Le projet ICN2 est prévu pour entrer en exploitation début 2016, selon Interchange.

D’autres projets de construction de nouveaux câbles sous-marins ont été annoncés ces derniers mois.
Parmi ceux-là, un projet trans-Pacifique « Hawaiki », piloté par des Français, et qui annonçait mi-septembre 2013 de nouveaux progrès en matière de souscription et de signature de contrats avec des partenaires.

Cette signature concerne un contrat avec la société américaine TE SubCom, spécialisée dans l’installation de systèmes de câbles sous-marins, a annoncé la société Hawaiki Câble dans un communiqué, qui qualifie cette signature d’ « étape-clé ».
Le montant de ce contrat se chiffrerait en « millions de dollars », mais la somme exacte n’a pas été divulguée.
Cette installation, qui devrait être précédée d’une étude approfondie des sites sous-marins afin de concevoir dans ses usines du New Hampshire le câble le plus approprié, prévoit des modules permettant des dérivations vers les îles clientes, à partir du tronçon principal.
La capacité du câble sur le tronçon principal Australie-Nouvelle-Zélande-Hawaii est affichée à dix Téra bits seconde.
Selon Rémi Galasso, Directeur Général de Hawaiki Câble Limited, cette signature apporte « une impulsion significative » au projet, pour lequel un horizon 2015 est envisagé.
« Nous avons totalement confiance dans notre choix de fournisseur », a-t-il ajouté en soulignant les capacités de cette société américaine en matière d’obtention de permis auprès des autorités locales.
TE SubCom exploite aussi une flotte de navires câbliers pour poser ses produits, tout comme son concurrent direct, la société française Alcatel-Lucent.
La société devrait ensuite entrer, pour ce projet, dans la phase critique du montage financier.
Selon le projet présenté par les promoteurs, il s’agirait de faire courir un nouveau câble sur une distance de 14.000 kilomètres entre Sydney et la côte Ouest des États-Unis, en passant par la Nouvelle-Zélande (Whangarei), et en dérivant des bretelles depuis le tronçon principal vers Norfolk (Hanson Bay), Vanuatu (Port Vila), Wallis (Mata ‘Utu), Samoa (Apia), la Nouvelle-Calédonie (Nouméa), Fidji (Suva) et les Samoa américaines (Pago-Pago).

Mi-septembre 2013, Hawaiki Cable annonçait aussi la signature d’une lettre d’intention avec Orcon, société néo-zélandaise spécialisée dans la fourniture d’accès Internet (FAI), confirmant ainsi son intention d’acquérir de la bande passante sur ce vecteur, pour un volume annoncé de 40 Gigabits seconde au cours de la première année de service, en priorité pour le marché du haut débit néo-zélandais.

Fin août 2013, un autre contrat substantiel a été signé avec un client australien, TPG Telecom, fournisseur d’accès ayant l’intention de relier ses services à ce câble, à la fois pour son marché australien, mais aussi néo-zélandais, où la société est implantée.
TPG Telecom, dans un communiqué lundi 19 août 2013, explique que les investissements considérés pour ce projet sont de l’ordre de 10 à 20 millions de dollars US par an au cours des années à venir.
Cette société possède déjà un autre vecteur, un câble reliant Sydney au territoire américain de Guam, dans le Pacifique Nord.
Pour le projet Hawaiki dans son ensemble, les coûts jusqu’ici mentionnés tournent autour des 350 millions de dollars US pour une mise en service à l’horizon 2015.
Le projet de câble Hawaiki se définit comme un moyen d’atteindre simultanément plusieurs objectifs, parmi lesquels une meilleure connectivité entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, entre ces deux pays et les États-Unis, entre Hawaii et les États-Unis et entre les îles du Pacifique, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

La société Hawaiki s’était déjà fait remarquer lors du dernier sommet annuel des dirigeants des pays membres du Forum des Îles du Pacifique, en septembre 2012 aux îles Cook.
Les responsables de ce projet forment une équipe placée sous la houlette de Rémi Galasso (directeur général, Chief Executive Officer), de Ludovic Hutier (directeur des opérations) et de Virginie Frouin (directrice technique).
Une autre société, nommée « Intelia », est aussi présente sur Internet.
http://www.intelia.nc/fr/comite-de-direction
Avec peu ou prou la même équipe que celle d’Hawaiki, elle se définit comme une entité qui « accompagne depuis 2005 les opérateurs des îles du Pacifique dans la transformation de leurs réseaux » autour de « 3 domaines d’activités : les télécommunications, les systèmes d’informations et les médias. En partenariat avec les meilleurs prestataires de chaque segment de marché, INTELIA propose à ses clients des solutions clef en main pour créer, étendre et moderniser leurs réseaux d’infrastructures », peut-on lire sur le site.

Dans le cadre de ses activité au sein de la société Alcatel, cet homme d’affaires originaire de Nouvelle-Calédonie avait été disculpé par la justice dans une affaire de «complicité de favoritisme » présumé pour une passation de marché du câble « Honotua (entre Tahiti et Hawaii) entre l’Office des Postes et Télécommunications (OPT) de cette collectivité et Alcatel en 2008, rapportait mi-janvier 2013 la presse de Polynésie française.
Son avocat avait à l’époque regretté « les conséquences colossales » de la mise en cause de son client.
Plusieurs figures politiques locales de haut rang, au sein du gouvernement de la Polynésie française, avaient elles aussi été mises en cause dans le cadre de cette même instruction.
Auparavant, la même équipe avait aussi tenté d lancer d’autres projets de câbles sous-marins trans-Pacifique, dont un connu sous le nom de « SPIN » (South Pacific Islands Network), un temps soutenu par le gouvernement français et son ministre de l’Outre-mer de l’époque, Christian Estrosi, est depuis tombé en désuétude.
Un autre projet, plus récemment, connu sous le nom de « Pacific Fibre » et qui s’appuyait sur le câble Southern Cross, avait capoté.

Depuis la fin des années 1990, le principal câble sous-marin reliant les États-Unis et l’Australie, via la Nouvelle-Zélande et Fidji, est le « Southern Cross ».
Il se décline depuis en bretelles, via Fidji : l’une raccorde le royaume de Tonga, l’autre la capitale vanuatuane Port-Vila.
La connexion à ce câble permet à ces deux archipels de bénéficier d'une vitesse augmentée, comparable à de la 3G, et notamment de pouvoir regarder sur Internet des documents de type vidéo.
Fidji, pour sa part, a lancé début décembre 2013 les connections de génération 4G.

Les besoins de la Nouvelle-Zélande

Le 19 septembre 2013, le gouvernement néo-zélandais, via sa ministre des communications et des technologies de l’information, Amy Adams, appelait de ses vœux les « expressions d’intérêt » de la part de sociétés « envisageant de construire un nouveau câble de télécommunications internationales entre la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les États-Unis » tout en affichant son « soutien » à ce genre de projets.
« Pour faire en sorte que nous ayons suffisamment de capacité internationale sur le moyen à long terme, le gouvernement (néo-zélandais) met à disposition une contribution de 15 millions de dollars (néo-zélandais) et se déclare prêt à s’engager pour un bail de location sur un nouveau câble, à des fins de recherche et d’éducation », a déclaré la ministre.
Le gouvernement de Wellington justifie cette décision par son souhait de « participer à des projets de recherche mondiaux », ce qui implique que « nos communautés de recherche et d’éducation puissent disposer d’une capacité dédiée capable de traiter d’énormes volumes de données ».
Selon le gouvernement néo-zélandais, néanmoins, « la boucle existante du câble Southern Cross devrait continuer à satisfaire les besoins de la Nouvelle-Zélande au moins jusqu’en 2020 ».


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