PAPEETE, vendredi 20 décembre 2013. Au fur et à mesure que la coordination entre l’Etat, le Pays et les communes pour la mise en place de la lutte anti-vectorielle contre les moustiques se renforce et que les experts viennent jusque sur le territoire, les délais d’intervention s’allongent. Le 11 décembre dernier, les autorités annonçaient que les actions de la lutte anti-vectorielle démarreraient dix jours plus tard, finalement ce ne sera pas avant le début de l’année 2014. Sans fixer de date précise, la ministre de la santé Béatrice Chansin a simplement annoncé ce vendredi en conférence de presse, que ce serait «après les fêtes».
Un délai supplémentaire qui ne doit toutefois pas empêcher chaque habitant de se prendre en mains personnellement et de dégiter autour de sa maison. La lutte manuelle contre les gîtes à moustiques étant de toute manière réputée la plus efficace pour diminuer les populations de moustiques qui vivent à proximité de nos maisons. «Il ne faut pas confondre urgence et précipitation. Tous les experts insistent sur la nécessaire coordination parfaite du dispositif de lutte anti-vectorielle» détaille Stéphane Jarlégand, directeur de cabinet du Haut commissariat.
Pour être pleinement efficace la lutte anti-vectorielle doit être menée de front, à partir de quatre actions simultanées : le dégitage des nids à moustiques, les pulvérisations spatiales d’insecticide pour tuer les moustiques adultes, les pulvérisations ciblées de larvicide pour s’attaquer aux larves des moustiques dans des gîtes qui ne peuvent pas être détruits manuellement et poursuivre la diffusion des messages de prévention auprès de la population. «Nous n’avons pas le choix, il faut mener cette lutte contre les moustiques, mais il ne faut pas faire n’importe quoi» argumentait la ministre de la santé Brigitte Chansin. Ainsi les pulvérisations d’insecticide (adulticide ou larvicide) ne seront effectuées que par des agents du Pays venant des services de l’Equipement ou du Développement rural. Les agents communaux seront eux en charge de dégiter dans les quartiers de leurs communes et d’informer la population sur la conduite à tenir pour éliminer les gîtes larvaires auprès des maisons. Ces agents sont actuellement en formation (les référents communaux et les chefs d’équipe) et leur période de formation va durer encore jusqu’à début janvier. Ce qui retarde d’autant, par conséquent, la mise en pratique sur le terrain de ces actions. En tout cas dès la première semaine de janvier, tous les chefs d’équipes des communes des Îles du Vent seront formés et ils pourront lancer la première campagne de pulvérisations qui devrait être suivie d’une autre la semaine suivante selon la stratégie arrêtée.
Sur tout le territoire de la Polynésie, il y a aussi des zones prioritaires. «La priorisation doit être fondée sur la densité de la population. La priorité c’est Tahiti et Moorea» explique Stéphane Jarlégand. Ce sont effectivement dans les zones urbaines ou péri-urbaines que les moustiques sont les plus nombreux et qu’ils répandent, auprès de plus de personnes, les virus de la dengue et du zika. «Les zones de propagation des deux virus se superposent effectivement, à la différence près que le zika s’est ensuite rapidement répandu dans les îles car la population n’est pas immunisée contre ce virus» explique le docteur Henri-Pierre Mallet du Bureau de veille sanitaire. Lequel insiste : «la vraie prévention, c’est une lutte permanente contre les moustiques et pas seulement lors d’une situation comme celle que nous vivons avec une double épidémie». Un message qui vaut aussi bien pour la population qui, tellement «habituée à vivre avec la dengue» en oublie les mesures toutes simples de dégitages à mener régulièrement chez soi, alors qu’il s’agit d’un virus qui peut être mortel ; mais le message vaut également pour les autorités qui devraient mettre en place une surveillance entomologique des populations des moustiques très fines pour mettre en place des opérations de lutte anti-vectorielle avant l’éclosion massive des moustiques à la saison chaude ; le message pourrait même être entendu par les autorités mondiales. Car si l’organisation mondiale de la santé a envoyé à Tahiti un expert épidémiologique pour une mission de suivi de cette épidémie, peu de pays semblent appréhender le fait que si cette épidémie de zika se produit en Polynésie actuellement, elle a de fortes chances de se répandre ailleurs dans les mois et les années qui viennent.
Un délai supplémentaire qui ne doit toutefois pas empêcher chaque habitant de se prendre en mains personnellement et de dégiter autour de sa maison. La lutte manuelle contre les gîtes à moustiques étant de toute manière réputée la plus efficace pour diminuer les populations de moustiques qui vivent à proximité de nos maisons. «Il ne faut pas confondre urgence et précipitation. Tous les experts insistent sur la nécessaire coordination parfaite du dispositif de lutte anti-vectorielle» détaille Stéphane Jarlégand, directeur de cabinet du Haut commissariat.
Pour être pleinement efficace la lutte anti-vectorielle doit être menée de front, à partir de quatre actions simultanées : le dégitage des nids à moustiques, les pulvérisations spatiales d’insecticide pour tuer les moustiques adultes, les pulvérisations ciblées de larvicide pour s’attaquer aux larves des moustiques dans des gîtes qui ne peuvent pas être détruits manuellement et poursuivre la diffusion des messages de prévention auprès de la population. «Nous n’avons pas le choix, il faut mener cette lutte contre les moustiques, mais il ne faut pas faire n’importe quoi» argumentait la ministre de la santé Brigitte Chansin. Ainsi les pulvérisations d’insecticide (adulticide ou larvicide) ne seront effectuées que par des agents du Pays venant des services de l’Equipement ou du Développement rural. Les agents communaux seront eux en charge de dégiter dans les quartiers de leurs communes et d’informer la population sur la conduite à tenir pour éliminer les gîtes larvaires auprès des maisons. Ces agents sont actuellement en formation (les référents communaux et les chefs d’équipe) et leur période de formation va durer encore jusqu’à début janvier. Ce qui retarde d’autant, par conséquent, la mise en pratique sur le terrain de ces actions. En tout cas dès la première semaine de janvier, tous les chefs d’équipes des communes des Îles du Vent seront formés et ils pourront lancer la première campagne de pulvérisations qui devrait être suivie d’une autre la semaine suivante selon la stratégie arrêtée.
Sur tout le territoire de la Polynésie, il y a aussi des zones prioritaires. «La priorisation doit être fondée sur la densité de la population. La priorité c’est Tahiti et Moorea» explique Stéphane Jarlégand. Ce sont effectivement dans les zones urbaines ou péri-urbaines que les moustiques sont les plus nombreux et qu’ils répandent, auprès de plus de personnes, les virus de la dengue et du zika. «Les zones de propagation des deux virus se superposent effectivement, à la différence près que le zika s’est ensuite rapidement répandu dans les îles car la population n’est pas immunisée contre ce virus» explique le docteur Henri-Pierre Mallet du Bureau de veille sanitaire. Lequel insiste : «la vraie prévention, c’est une lutte permanente contre les moustiques et pas seulement lors d’une situation comme celle que nous vivons avec une double épidémie». Un message qui vaut aussi bien pour la population qui, tellement «habituée à vivre avec la dengue» en oublie les mesures toutes simples de dégitages à mener régulièrement chez soi, alors qu’il s’agit d’un virus qui peut être mortel ; mais le message vaut également pour les autorités qui devraient mettre en place une surveillance entomologique des populations des moustiques très fines pour mettre en place des opérations de lutte anti-vectorielle avant l’éclosion massive des moustiques à la saison chaude ; le message pourrait même être entendu par les autorités mondiales. Car si l’organisation mondiale de la santé a envoyé à Tahiti un expert épidémiologique pour une mission de suivi de cette épidémie, peu de pays semblent appréhender le fait que si cette épidémie de zika se produit en Polynésie actuellement, elle a de fortes chances de se répandre ailleurs dans les mois et les années qui viennent.
Rassurer la population et les apiculteurs au sujet des pulvérisations
Entre ceux qui s’impatientent de voir les pulvérisations se mettre en place pour tuer les moustiques et ceux qui craignent l’utilisation des insecticides, les autorités sont pris entre deux feux de critiques. Toutefois, au sujet des pulvérisations d’insecticide, les autorités sont rassurantes. Il s’agira de «traitements mesurés» qui ne sont pas faits en cas de vent ou en cas de pluie pour éviter une dispersion des produits hors des zones à traiter. Lesquelles se situent à proximité des zones habitées puisque c’est là que le moustique vit de façon prépondérante. «On ne va pas asperger partout et à grande échelle» détaille encore Béatrice Chansin.
«Les techniques de pulvérisation permettent de disperser de très fines gouttelettes qui tuent l’insecte en le touchant. Il n’y a pas de rémanence du produit, pas de résidus que l’on pourrait retrouver ensuite sur la nourriture» précise Frédéric Jacquet, vétérinaire au Centre d’hygiène et de salubrité publique. Au cours de cette semaine, les représentants des apiculteurs inquiets pour la survie de leurs abeilles à ces pulvérisations d’insecticide ont eu droit à trois réunions d’information et d’explication de la stratégie de la lutte anti-vectorielle qui sera menée. «Hélas, il faut utiliser un insecticide pour tuer les moustiques adultes et il peut tuer les abeilles aussi, mais les apiculteurs peuvent anticiper sur ces pulvérisations et mettre leurs abeilles à l’abri avant le passage des véhicules» poursuit Frédéric Jacquet. Des zones de sauvegarde ou d’exclusion dans les communes, loin des habitations seront définies où les ruches pourront être déplacées. Les 1700 ruches déclarées pourront ainsi échapper aux émanations d’insecticide. L’autre solution, sans déplacer les ruches, serait de garder les abeilles en claustration et de protéger les ruches le temps du passage des engins pulvérisateurs. «Il est juste nécessaire d’anticiper et d’informer les apiculteurs en amont des dates et sites des pulvérisations».
Entre ceux qui s’impatientent de voir les pulvérisations se mettre en place pour tuer les moustiques et ceux qui craignent l’utilisation des insecticides, les autorités sont pris entre deux feux de critiques. Toutefois, au sujet des pulvérisations d’insecticide, les autorités sont rassurantes. Il s’agira de «traitements mesurés» qui ne sont pas faits en cas de vent ou en cas de pluie pour éviter une dispersion des produits hors des zones à traiter. Lesquelles se situent à proximité des zones habitées puisque c’est là que le moustique vit de façon prépondérante. «On ne va pas asperger partout et à grande échelle» détaille encore Béatrice Chansin.
«Les techniques de pulvérisation permettent de disperser de très fines gouttelettes qui tuent l’insecte en le touchant. Il n’y a pas de rémanence du produit, pas de résidus que l’on pourrait retrouver ensuite sur la nourriture» précise Frédéric Jacquet, vétérinaire au Centre d’hygiène et de salubrité publique. Au cours de cette semaine, les représentants des apiculteurs inquiets pour la survie de leurs abeilles à ces pulvérisations d’insecticide ont eu droit à trois réunions d’information et d’explication de la stratégie de la lutte anti-vectorielle qui sera menée. «Hélas, il faut utiliser un insecticide pour tuer les moustiques adultes et il peut tuer les abeilles aussi, mais les apiculteurs peuvent anticiper sur ces pulvérisations et mettre leurs abeilles à l’abri avant le passage des véhicules» poursuit Frédéric Jacquet. Des zones de sauvegarde ou d’exclusion dans les communes, loin des habitations seront définies où les ruches pourront être déplacées. Les 1700 ruches déclarées pourront ainsi échapper aux émanations d’insecticide. L’autre solution, sans déplacer les ruches, serait de garder les abeilles en claustration et de protéger les ruches le temps du passage des engins pulvérisateurs. «Il est juste nécessaire d’anticiper et d’informer les apiculteurs en amont des dates et sites des pulvérisations».
Un quart de la population déjà atteinte par la dengue ou le zika en 2013
Les derniers chiffres du Bureau de la veille sanitaire estiment à 15 000 le nombre de personnes ayant été atteintes par la dengue en Polynésie française depuis le début de l’année et à 55 000 celles ayant eu le zika depuis le mois d’octobre. En ce qui concerne les complications neurologiques, deux nouveaux cas ont été hospitalisés cette semaine –ce qui porte à 19 le nombre de personnes ayant développé ces complications a posteriori par un syndrome de Guillain-Barré. Sur ces 19 personnes, 8 sont actuellement en réanimation, 8 en neurologie, un en centre de convalescence, les autres ayant regagné leur domicile.
Les investigations cliniques, et notamment génétique, sur ces cas de complication sont toujours en cours pour savoir si le syndrome de Guillain-Barré s’est activé après une atteinte au seul virus du zika ou bien à une combinaison des deux virus de la dengue et du zika. Les personnes touchées par ces complications sont uniquement des adultes et majoritairement des hommes polynésiens dans la force de l’âge, en moyenne 45 ans.
Les derniers chiffres du Bureau de la veille sanitaire estiment à 15 000 le nombre de personnes ayant été atteintes par la dengue en Polynésie française depuis le début de l’année et à 55 000 celles ayant eu le zika depuis le mois d’octobre. En ce qui concerne les complications neurologiques, deux nouveaux cas ont été hospitalisés cette semaine –ce qui porte à 19 le nombre de personnes ayant développé ces complications a posteriori par un syndrome de Guillain-Barré. Sur ces 19 personnes, 8 sont actuellement en réanimation, 8 en neurologie, un en centre de convalescence, les autres ayant regagné leur domicile.
Les investigations cliniques, et notamment génétique, sur ces cas de complication sont toujours en cours pour savoir si le syndrome de Guillain-Barré s’est activé après une atteinte au seul virus du zika ou bien à une combinaison des deux virus de la dengue et du zika. Les personnes touchées par ces complications sont uniquement des adultes et majoritairement des hommes polynésiens dans la force de l’âge, en moyenne 45 ans.
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