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Anti-moustiques : Pacific Biotech prête à fournir du BTI au Pays

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Anti-moustiques : Pacific Biotech prête à fournir du BTI au Pays
PAPEETE, mardi 17 décembre 2013. BTI ou Bacillus thuringiensis israelensis, voilà le nom scientifique du produit larvicide bio qui sera utilisé prochainement sur le territoire polynésien pour tuer les larves de moustiques, dans le cadre de l’opération de démoustication de grande envergure programmée pour faire face aux épidémies de dengue et de zika qui affectent la Polynésie française. Si le nom de ce produit est mal connu ici, il est en revanche beaucoup plus familier aux populations métropolitaines qui vivent en bordure de la Méditerranée et de l’Atlantique. Depuis 2006, ce BTI est utilisé par les différentes Ententes interdépartementales de démoustication (EID), des établissements publics liés aux différents Conseils généraux, qui oeuvrent à la démoustication «de confort» de départements infestés par cet insecte piqueur dès l’arrivée des beaux jours.

Dans ces départements français méditerranéens ou atlantiques, ces établissements publics de surveillance des moustiques ont été mis en place pour les plus anciens -notamment en bordure de la Camargue-, depuis 50 ans. Ils disposent d’équipes d’entomologistes spécialistes du moustique et de matériels impressionnants, y compris aériens, pour épandre à grande échelle les produits larvicides avant que les moustiques adultes n’aient le temps d’éclore. La réussite de cette lutte anti-vectorielle étant de savoir précisément à quel moment, avant la saison chaude, il est nécessaire de traiter les plans d’eau et autres gîtes à moustiques. En France métropolitaine pour le confort des populations face à la nuisance des moustiques et par crainte un jour de voir se développer les maladies tropicales émergentes que sont le chikungunya et la dengue, les grands moyens sont en place depuis longtemps.

En Polynésie française ou dans les autres territoires ultramarins exposés à la nuisance sanitaire (et non de confort) des moustiques, bizarrement on ne dispose pas encore de cette force de frappe de brigades anti-moustiques permanentes, devenues hyper pointues dans leur connaissance du nuisible. Pourtant, le risque de propagation de virus par les moustiques est nettement plus avéré dans les zones tropicales ou sub-tropicales ultramarines que dans les régions tempérées métropolitaines.

Toutefois ce BTI existe sur le territoire polynésien depuis 2006 également par le biais de la société Pacific Biotech qui était en contact avec l’EID de Montpellier, commercialisé sous le nom Amostop. Cette entreprise innovante «s’est donnée comme objectifs de rechercher, de caractériser et de valoriser des molécules d’intérêt biotechnologique, produites en conditions maîtrisées, par des microorganismes issus de milieux atypiques polynésiens» selon la présentation qui en est faite sur son site Internet. Si la société a développé au cours des dernières années plus d’applications en matière de cosmétologie, le larvicide bio Amostop est toujours couramment vendu sur le territoire, entre quelques dizaines et moins d’une centaine de litres par an. Pacific Biotech serait capable d’augmenter sa production (jusqu’à 400 litres/semaine) de ce larvicide anti-moustiques bio afin de répondre aux sollicitations sanitaires du Pays, sachant qu’il faut 5 litres de produit pour traiter une parcelle d’un hectare.

Ce produit larvicide anti-moustique bio sera utilisé exclusivement sur tous les gîtes larvaires qu'on ne peut vider manuellement, telles que de petites lagunes, des fosses septiques, des piscines non entretenues. Selon Bernard Costa, le président de Pacific Biotech, les agents du Pays ont estimé qu'il serait nécessaire de traiter 25 hectares dans un premier temps. "Ici on a tendance à vouloir un effet immédiat contre les moustiques. Avec le produit larvicide on traite avant que les moustiques émergent, l'effet est plus lent à ressentir puisqu'il faut que les moustiques adultes meurent, mais il est plus durable" précise encore Bernard Costa. En France où la lutte anti-vectorielle n'est pratiquée désormais qu'avec des larvicides, l'efficacité de ces traitements préventifs est située en moyenne à 90%.

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